Au fil d'une discographie bien fournie, Volbeat a su créer un son qui lui est propre dans lequel le rock traditionnel se mêle au hard et à la pop. Toujours axé sur la recherche mélodique exacerbée, le nouvel album dont le nom forme un triptyque "Rewind.Replay.Rebound" qui appelle à la nostalgie, à l'image de ces petits caïds en noir et blanc figurant sur la belle pochette, ne va pas ébranler ce que le groupe a bâti au fil des ans.
Ce rembobinage démarre sur les chapeaux de roues avec un 'Last Day Under The Sun' aux accents rock US dont Volbeat émaille son œuvre depuis longtemps. Le refrain est accrocheur surtout avec l'esprit choral irrésistible à la toute fin. Ce mélange des genres se trouve incarné dans le titre suivant 'Pelvis On Fire', sorte de boogie rock survitaminé aux hormones de croissance qui renverse tout sur son passage. On sent un profond respect du groupe pour le rock traditionnel que le quatuor essaye un peu de sortir de la naphtaline en y apportant une touche metal dans le dernier tiers du morceau. Cette base rock'n roll teintée de puissance se retrouve sur une multitude de titres de l'album ('Sorry Sack Of Bones', 'Cheapside Sloggers') où les riffs certes classiques mais de grande classe rendent nostalgiques avec une énergie très moderne portée par la voix puissante de Michael Poulsen. Le fait d'avoir deux guitares permet d’alourdir la rythmique déjà solide tout en émaillant les chansons de courts soli bien troussés.
Si l'album manque cruellement de surprises, on ne peut que s'incliner devant la science de Volbeat pour pondre des titres entêtants qui rentrent immédiatement en mémoire ('Cloud 9') voire des ballades gentiment folk tel que la clôture '7:24' qui avec ses quelques atours country rock laisse l'imagination vagabonder dans les grands espaces américains. La nostalgie évoquée dans le titre de l'album s'incarne parfaitement dans le bien nommé 'When We Were Kids' à la mélodie simple ancrée dans les années 80, sans pour autant tomber dans le mélo écœurant.
A l'écoute de ce nouvel album de jouvence, l'auditeur rajeunit. Même s’il manque d'originalité ou d'une grande évolution, il contentera certainement les fans du groupe voire permettra à Volbeat d'en gagner de nouveaux grâce à une accessibilité de tous les instants, à sa qualité d'écriture et à sa démarche surannée à la patine authentique.