Après un premier album remarquable, oscillant notamment entre Ozric Tentacles et Porcupine Tree, les anglais de Day Shift reviennent chatouiller nos oreilles avec leur deuxième livraison, attendue avec une certaine impatience.
Et d'entrée de jeu, l'auditeur se retrouve scotché à ses enceintes, avec un "Queen of Whispers" furieux, annonciateur du style choisi pour cette deuxième galette. Incontestablement, le groupe a décidé de mettre les potars dans le rouge : la section rythmique est toujours aussi impressionnante, mais les guitares sont désormais en limite de saturation. Certes, la voix de Bob Leek tente bien d'adoucir le propos, mais la claque est néanmoins magistrale. Oubliées les influences floydiennes et porcupiniennes, Day Shift fait désormais du lourd, tout en conservant ses influences psychédéliques. Les morceaux ont adopté un format plus court, plus commercial diront certains, totalement débarrassé des aspects progressifs que l'on pouvait trouver sur "Imaginary Menagerie".
De même, les aspects qui les rapprochaient d'un groupe comme Ozric Tentacles sont toujours présents, sous la forme de quelques accompagnements de synthés spatiaux, mais restent anecdotiques dans le déluge sonore continu infligé par le groupe. Seul instant de détente, l'instrumental "Driff" amène une pause finalement bienvenue dans cet album très dense.
Incontestablement, "Of Whispers" ravira les amateurs de rock moderne, bien en phase avec les années 2000 (bruyant, mais mélodique avant tout), et offrira peut-être à Day Shift des opportunités commerciales intéressantes, à condition de trouver un label.
Pour les amateurs de musiques progressives, cet album représente toutefois une relative déception au vu des magnifiques perspectives entrevues à l'écoute de leur premier album, l'orientation musicale choisie éloignant le groupe de notre univers de prédilection.