Malgré ce deuil, au niveau musical, le message est clair : Korn est toujours le même. ‘The End Begins’ se suffit à lui tout seul pour exprimer cette stabilité stylistique et ce, dès les premières secondes, avec une cornemuse qui débute seule, à l’instar de ‘Shoots And Ladders’ ou de ‘Let’s Do This Now’ sur les albums précédents. ‘Cold’, premier single, utilise les ingrédients qui ont façonné le son unique du combo américain : les dissonances habituelles, une rythmique lourde, une basse ronflante et très présente sur les couplets. L’auditeur ne sera ainsi pas dépaysé avec ce morceau très réussi.

Bien qu’étant plongé dans la douleur, le chanteur du quatuor est particulièrement en forme et propose un chant tantôt clair, tantôt guttural, toujours puissant. On retrouve aussi ses fameux gimmicks douloureux sur la fin de ‘You’ll Never Find Me’ et de ‘The Darkness Is Revealing’ comme c’était le cas sur d’anciens titres comme l’immanquable ‘Blind’.

A part sur les morceaux précédemment nommés, on retrouve quelques highlights à l’instar de ‘Idiosyncrasy’ qui présente toutes les qualités dont l’auditeur raffole chez Korn : des moments très puissants, growl à l’appui, un refrain très bien senti, des phrasés presque rappés et des dissonances savoureuses. ‘Finally Free’ est lui aussi très convaincant grâce à un refrain qui rappellera la période "Take A Look In The Mirror". Le mystérieux ‘This Loss’ fait aussi partie des temps forts du disque. La douleur du chanteur plane sur ce titre avec son riff d’entrée surpuissant, ses couplets plaintifs et son très beau pont.

Certains pourront reprocher au groupe de faire du réchauffé et de manquer d'originalité, tandis que d'autres, bien au contraire, seront ravis de voir leur groupe favori rester dans son style habituel. Qu'importe, Korn fait du Korn et reste fidèle à ce qu'il a toujours su faire, et on ne peut bien évidemment pas les blâmer pour ça.