Ah ! Epinal, son château, sa basilique et surtout, son imagerie ! Ok, nous ne sommes pas là pour faire l’apologie touristique d’une ville qui, si elle ne manque visiblement pas de charme, ne représente que peu d’intérêt du point de vue musical qui concerne les pages de votre site préféré. Pourtant, les choses risquent de changer rapidement, la faute à Dog’n’Style, quatuor aux atours métalliques qui ne devrait pas rester inconnu très longtemps. En effet, la formation originaire de la préfecture des Vosges débarque ici avec son deuxième opus, qui fait suite à un "Pub’s Calling" que nous n’avions pas eu le plaisir de découvrir à sa sortie en 2016, et qui ne devrait pas passer inaperçu. Pour vous donner une idée de l’intérêt de cette galette discographique, il suffit déjà de signaler que la groupe a attiré l’attention de Rudy Lenners (ex Scorpions) qui a décidé d’assurer la production de ce "Only Stronger" que nous allons vous présenter sans tarder.
Et puisque l’on parle de production, il est indispensable de signaler qu’elle est ici massive et puissante, donnant à chaque instrument la place qu’il mérite. Tant mieux car la batterie tenue par Boub Tchak fait preuve d’une variété, d’une technique et d’un dynamisme rares apportant un groove imparable à certains titres (‘No Escape’, ‘Soulbrothers’). La basse de Robin Rob’s écrase tout sur son passage et la paire de guitares enchaîne les riffs qui tuent et les soli lumineux, en particulier la patte gauche d’un Yan Pierrat qui va retenir l’attention des spécialistes. Se partageant entre la six-cordes et le micro, Greg Hall offre également une performance vocale impressionnante, capable d’utiliser une palette allant d’un chant doux et presque pop (‘ ‘Til The Stars’) à des hurlements déchirants dignes du power-metal (‘Rivals’).
De palette large comme le Grand Canyon, il en également question pour les influences que l’on peut retrouver dans la musique de Dog’n’Style. A l’écoute des 10 bombes à fragmentation de ce "Only Stronger", on retrouve pêle-mêle un peu de brit-pop (‘ ‘Til The Stars’ et son surprenant solo de saxophone), du sleaze scandinave et du glam US (‘Come On In’), du heavy sudiste à la Black Stone Cherry (‘No Escape’, ‘Only Stronger’ et son intro au banjo), du power metal à la Pantera (‘Bad Man’), ou du stoner (‘Do We Have A Deal ?’), tout ça se mélangeant au sein des différents titres et permettant à l’ensemble d’être aussi varié que cohérent. Ajoutez à cela des refrains hyper accrocheurs, des breaks bien sentis et des chœurs virils et fédérateurs, et vous obtenez un album qui fera autant le bonheur de vos fêtes entre potes arrosées à la bière que de virées sur les highways au soleil couchant, le tout en mettant vos cervicales à rude épreuve.
On me glisse à l’oreillette qu'Epinal est jumelé à la ville de La Crosse située dans le Middle-West américain sur le Mississippi ! Ceci explique peut-être cela mais ce qui est certain, c’est qu’avec une telle galette, Dog’n’Style devrait obtenir la reconnaissance qu’il mérite et faire un peu plus connaître sa ville à l’étranger. En offrant un opus d’une efficacité redoutable sans se prendre au sérieux et en réussissant à rester cohérent tout en mélangeant les genres, le quatuor se place sur les rails d’un succès qui lui ouvre grand les bras. A ne manquer sous aucun prétexte !