On ne peut s'empêcher de ressentir de la tendresse pour Helena Iren Michaelsen, chanteuse à la beauté plantureuse un peu vulgaire et aux vocalises idoines, d'abord cantatrice chez Trail Of Tears avec lequel elle a gravé à l'aube des années 2000 "Disclosure In Red" puis "Profoundemonium" avant de rejoindre, le temps d'une unique démo ("Cry For The Moon"), Epica quand le groupe ne s'appelait pas encore ainsi mais Sahara Dust.
Depuis lors, entre Imperia et Angel, ses deux projets, reconnaissons que sa carrière n'intéresse guère qu'une poignée d'irréductibles qui ne l'ont pas oubliée. Qu'elle n'ait rien enregistré depuis quatre ans et le peu mémorable "Tears of Silence" n'a fait que confirmer le déclin d'une chanteuse à laquelle il aura finalement manqué une formation talentueuse pour lui servir d'écrin. Les musiciens qui l'accompagnent ne sont certes pas des débutants à l'image du batteur Steve Wolz (Deinonychus) et du guitariste Jan 'Örkki' Yrlund (ex Ancient Rites) mais le sympho gothic metal ne leur inspire qu'un art réchauffé qui tombe dans tous les panneaux pompeux du genre.
Et ce n'est pas ce "Flames Of Eternity" qui va corriger le tir. Son titre d'une banalité confondante témoigne malgré lui de la platitude de son contenu. Pendant une heure qui semble ne jamais vouloir s'achever, Imperia se glisse dans la peau du sous-Epica qu'il demeurera toujours, le sens de l'écriture et des arrangements de Mark Jansen en moins. Ce quatrième effort n'est pas mauvais en soi mais il est simplement daté et vierge de personnalité. Les Hollandais font pourtant illusion lors d'une première moitié qui n'est pas sans qualité. 'The Scarred Soul', 'Fear Is An illusion' et surtout 'Blinded' vibrent ainsi d'une emphase sombrement symphonique dans un style toujours fortement ampoulé. Mais de mièvres ballades où l'émotion est en jachère ('Beauty Within') et des mélodies entendues mille fois ailleurs finissent par grever un disque qui arrive trop tard. Restent les lignes vocales appuyées de la belle Helena et des compos qui s'écoutent au final sans déplaisir.
Force est néanmoins d'admettre que "Flames Of Eternity" ne marquera guère les esprits, ne s'adressant qu'aux fans d'Imperia et de ce gothic metal d'un autre âge.