Composé de 24 pistes, l’album donne le vertige dans un genre encombré où le risque de sombrer dans le pompeux est grand. Le duo a fait appel au Prague Filmharmonic pour la musique. Rentrer dans ce disque, c’est rentrer dans la BO d’un film épique avec 13 interludes pour la transition entre les titres. Ces dialogues ont leur importance pour le côté cinématographique, mais l’envie de les zapper est quand même forte.

Le cœur, ce sont les 11 chansons et ce qui frappe c’est la légèreté de l’ensemble : l’absence d’instruments habituels permet d’éviter une certaine lourdeur et la production aérée fait du bien et apporte la fraicheur nécessaire. La richesse des arrangements interpelle ensuite. Le travail effectué par Olbrich avec l’orchestre est remarquable, le côté cinématographique saute aux oreilles. ‘Dark Cloud’s Rising’, ‘ In The Underworld’ ainsi que ‘Nephilim, ‘‘In The Red Dwarf’s Tower’ et ‘Beyond The Wall’ ont une emphase très prenante, une imposante richesse symphonique avec une incroyable force épique et un côté à fleur de peau qui touche l’âme. Ils évoquent les films de Tim Burton, Indiana Jones ou le Seigneur des Anneaux pour cette capacité à faire voyager l’auditeur.

D’autres titres évoquent plus l’univers classique de Blind Guardian. ‘War Feeds War’, ‘Point Of No Return’ et ‘Harvester Of Souls’ sont portés par des refrains splendides et on les imagine facilement en version métallique. Parler des refrains permet d’évoquer le chant : Hansi est fabuleux et vit son histoire à la manière d’un conteur avec un ton léger, mystérieux et puissant. Il est parfaitement épaulé par des chœurs majestueux, très importants pour la force épique de l’ensemble.