Relapsed est un groupe issu des cendres de Caught In The Act et de Guild Of Ages. On a pas affaire à des débutants puisque les premières aventures du chanteur/guitariste Danny Martinez, du bassiste Joey Marone et de son frère batteur Bob Marone, alors accompagnés du guitariste Anthony Trujillo, datent de 1988. Brian Mesa, qui complète la formation actuelle de Relapsed, l'avait remplacé dans Guild of Ages (où ne figuraient plus les frères Marone) en 2001.
"Into a former state" n'est pas trop long selon les standards actuels : 45 minutes, 11 titres oscillant autour de 4 minutes, plus un court instrumental à la guitare. Du très classique, autrement dit.
Les trois premiers morceaux ne font pas très grande impression. On est en présence d'un metal américain comme on en a déjà entendu des tonnes depuis 20 ans, pas tellement AOR d'ailleurs, car relativement aggressif.
Le chant, un aspect assez primordial dans un groupe plutôt axé sur un rock simple et direct, est à mon avis un point faible : voilé, guttural, voire étranglé, le timbre de Danny Martinez plaira à certains et d'autres décrocheront peut-être à cause de lui. Il est assez rauque sur les premiers titres qui sont aussi les plus rentre-dedans, ce qui donne une impression un peu trompeuse car par la suite, quelques morceaux s'avèrent plus mélodiques et parfois plus subtils.
Ainsi, quand arrive ce "Broken" en quatrième position, avec des harmonies de guitares et des chœurs assez bien arrangés (qui les fait à part le chanteur, dont on détecte parfois à peine le timbre caractéristique ? On se demande), plus un poil de claviers sortis d'on ne sait où, l'album prend un tour un peu différent. Et le fait est que, parmi les morceaux suivants, on compte de plus en plus d'harmonies vocales, des parties de guitares plus mélodiques au lieu des seuls riffs. Il y a même la reprise de "I want It All" de Queen (sur "The Miracle") relativement fidèle à l'original, avec une section instrumentale légèrement plus linéraire.
Et puis il y a quelques morceaux avec un peu de guitare acoustique, une belle ballade avec une guitare bluesy (et le petit instrumental, lui aussi très calme), et le chant se fait plus propre. Il faut bien avouer quand même que le groupe ne présente aucune originalité mais les musiciens se débrouillent pas mal et le son, bien que parfois un peu trop compressé et manquant de réverbe, est relativement clair et chaleureux.
Difficile de parler d'AOR à proprement parler, "Into a former state" étant partiellement plus heavy que ce qui se fait dans le genre. Le groupe aurait intérêt à développer son côté le plus mélodique et les arrangements faisant intervenir des chœurs et des harmonies de guitares. Tant qu'à faire un rock assez direct mais accrocheur, autant le faire de manière propre jusqu'au bout.