Da Vinci est un groupe d'AOR norvégien (on disait "hard FM" à l'époque !) qui a sorti deux albums, en 1987 puis en 1989. Voici la réédition du premier dans la série "MTM Classics", remastérisé et avec un titre supplémentaire. Donc, si vous écoutez des extraits et pensez : "Oh, qu'est-ce que ça sonne années '80 !", vous aurez raison… C'est d'époque !
Pas forcément très éloigné de Europe, Da Vinci ne bénéficie pourtant pas d'un chanteur de la classe de Joey Tempest. Robert Aass n'est pas mauvais du tout, son registre plutôt médium est assez varié, parfois très clair, parfois un peu plus rauque, mais il ne se distingue pas particulièrement.
Musicalement, on est en présence d'un album assez typique de ce que l'on pouvait faire dans ces années là… avec une forte influence américaine. Les claviers et le piano (électronique) sont cependant relativement présents même si Dag Selboskar ne fait pas de solos. On aimera ou pas retrouver ce fameux son de batterie électronique tellement en vogue à l'époque, assez mat et froid, les vocaux nettement améliorés par de la réverbe, et les "wohoho wohoho" dans les refrains… Tous n'en abusaient pas mais rares sont ceux qui firent l'impasse là-dessus ! Da Vinci ne fait pas exception. On pourra se demander d'ailleurs si la remastérisation n'a d'ailleurs pas un poil trop gonflé les basses.
Ceci dit dit, les mélodies sont sympas et les morceaux bien exécutés. Ceux qui aiment les chœurs puissants et bien lisses seront probablement contents. Et côté guitares, Gunnar Westlie n'est pas manchot, loin s'en faut. Ses interventions sont relativement concises mais bien construites, mélodiques puis échevelées… Steve Vai et Van Halen ne sont pas loin. Là aussi, les sons un peu trop renforcés par la réverb et les effets de distorsion au timbre métallique en rebuteront peut-être certains.
Le son me semble d'alleurs inégal, comme si le mixage où les conditions d'enregistrement avaient parfois été très différentes. Ainsi deux ou trois morceaux ont une production un peu approximative ("Corina" par exemple), alors que c'est très bon pour tous les autres.
Les cinq musiciens nous offrent aussi quelques belles ballades, en particulier "Tarquinia" avec ses synthés très modernes et planants, presque sortis de chez Tangerine Dream et le quasi-hymne final, "Ain't no goodbye", mené par le piano (plus une batterie qui claque bien trop fort) et la voix finalement assez attachante de Aass, le genre de chansons pendant lesquelless on allumait les briquets aux concerts, et j'en passe… Toute une époque !
La petite surprise vient avec une prise live en studio de "light my fire" des Doors, très sensiblement accélérée, au point qu'on dirait du Van Halen avec claviers ! Bon… marrant.
Alors, Da Vinci, pure nostalgie ? Si on fait abstraction du son, qui a plus ou moins vieilli, mais reste globalement clair et net, et des quelques poncifs inhérents au genre, "Da Vinci" est le moyen de passer un très bon moment, surtout en cette chaude saison.