"Undress Your Madness" est le 14ème album de Pretty Maids depuis "Red Hot And Heavy" sorti il y a 35 ans. Le combo danois est un mastodonte. Rares sont les groupes des 80’s encore en activité aujourd’hui, qui n’ont pas connu de no man’s land dans leur discographie. Pretty Maids est de ceux-là. Grâce lui soit rendue d’avoir maintenu la flamme alerte au cœur des vents tempétueux ayant balayé comme des fétus de paille tant de groupes à l’aube des 90’s et du mouvement grunge.
Ce flambeau n’aura finalement connu qu’un unique vacillement au creux des années 90 avec l’album "Stripped" que tout le monde s’accorda à miséricordieusement cacher sous un torchon à vaisselle. Sinon, c’est bien un sans-faute dont Pretty Maids peut s’enorgueillir avec, notamment, le carré magique d’albums qu’il nous a balancé entre les oreilles depuis 2010. "Kingmaker" de 2016 avait fait imploser la baraque, sa suite tant attendue saura-t-elle tenir son rang ? Pour le savoir, suivez nos pas et arpentons ensemble le chemin tracé par cet "Undress Your Madness".
Question généralités, rassurons tout d’abord les aficionados, la potion magique n’a pas changé de recette. Le combo alterne une fois de plus les titres rentre-dedans et les morceaux plus radio friendly. Tout au plus convient-il de noter quelques substitutions d’ingrédients avec les arrivées d’un nouveau clavier et d’un récent batteur. Quant au père Atkins, sa voix tantôt agressive et dévergondée, tantôt musicale et apaisante, est toujours un vrai régal. Rares sont les chanteurs que l’on reconnait aux premières vocalises. Ce Ronnie-là est de ceux-là, comme l’était son homonyme trop tôt disparu. Las, nous venons d’apprendre qu’il luttait lui aussi contre un vicieux cancer. Espérons que le guerrier liquidera cette saleté de crabe.
Pretty Maids ne s’est pas fourvoyé en proposant comme single le 'Serpentine' qui ouvre l’album. Cette partition tonitruante est l’archétype de ce que sait faire le combo de manière atavique. Du bruit, de la fureur et une mélodie aguicheuse qui, tel un fog londonien aux tours des bâtisses victoriennes, s’accroche aux méandres de votre cortex, semblant ne pas vouloir s’en déloger. 'Firesoul Fly' à sa suite est quant à lui connoté hard rock plus soft. La ligne mélodique fait penser à un hymne destiné à brandir nos bières avec son solo à la Thin Lizzy.
Il en est ainsi tout au long de cet opus qui alterne les mouvements musclés et les ambiances plus retenues. Le titre éponyme, doté d’un solo des plus accrocheurs, et le bulldozer 'If You Want Peace (Prepare For War)', enluminé d'un refrain bien troussé et porté par une rythmique estomaquante, sont les fleurons des premiers nommés. L’enjôleur 'Will You Still Kiss Me (If I See You In Heaven)' et les fort FM 'Runaway World' et 'Shadowlands', qui renvoie quant à lui à "Little D rops Of Heaven", hit célèbre des Danois, sont les perles des secondes. A part de ces deux tendances, trône la ballade 'Strengh Of A Rose' qui achève à la fois l’album et l’auditeur, celui-ci n’en revenant pas de ces envolées mélodieuses qui n’ont eu de cesse de le pourfendre au fil des onze pépites composant cet "Undress Your Madness".
Pretty Maids a une fois de plus frappé fort. Le mastodonte est encore en vie, prions pour qu’il poursuive sa route encore longtemps et pour le salut de Ronnie Atkins.