A l’heure où nous écrivons ces lignes, les nouvelles ne sont pas bonnes pour Quiet Riot. C’est en septembre que nous apprenions que James Durbin, chanteur du groupe avec qui il venait pourtant d’enregistrer son deuxième opus, quittait la formation californienne pour être remplacé par le revenant Jizzy Pearl. Mais, comme si cette nouvelle relançant l’instabilité chronique du line-up de Quiet Riot n’était pas suffisante, c’est au tour de l’état de santé de Frankie Banali d’attirer de tristes lumières puisque le batteur, désormais leader du groupe, a été diagnostiqué d’un cancer du pancréas. Autant dire que si la formation n’a plus rien offert de véritablement attrayant musicalement depuis deux bonnes décennies, il peut apparaître déloyal de s'acharner en critiquant ce "Hollywood Cowboy" que, plus encore que d’habitude, nous espérons être d’une bonne tenue pour relancer la carrière de cette formation pourtant attachante.
Pour cela, il faut d’abord accepter d’entendre 12 titres interprétés par un chanteur qui ne fait déjà plus partie du groupe. Voilà qui est dommage car James Durbin assure avec un chant assez typé 80’s, ce qui colle bien aux compositions ancrées dans cette époque qui avait vu triompher Quiet Riot. Ses montées dans les aigus sont maîtrisées et renforcent la puissance de certains titres comme le rugueux ‘Don’t Call It Love’ qui ouvre les hostilités avec efficacité, ou un ‘Heartbreak City’ viril et fédérateur. Le bonhomme est également capable de faire preuve de feeling sur le moment calme de l’album, la ballade bluesy et mid-tempo ‘Roll On’. Il est en cela rejoint par un Alex Grossi qui offre un joli solo comme sur de nombreux autres titres. Ce dernier se prendrait même pour Eddy Van Halen le temps d’un ‘Insanity’ à l’introduction rutilante et à rallonge, et au tempo incendiaire.
L’autre membre qui attire l’attention de l’auditeur, c’est une fois de plus Frankie Banali qui reste fidèle à sa célèbre frappe de mule qui ne manque pas de technique pour autant. Ecoutez-le en faire des tonnes sur ‘Last Outcast’ pour vous faire une idée plus précise de l’identité sonore du cogneur historique du groupe. Tout ça ajouté à quelques titres au bon groove (‘In The Blood’) et à quelques refrains accrocheurs pourrait donner un résultat enfin digne de l’histoire de Quiet Riot. Malheureusement, nombreux sont les titres qui démarrent bien mais tournent vite en rond, offrant pour finir un sentiment de linéarité qui flirte avec l’ennui, voire avec l’indifférence sur un final qui n’arrive plus à retenir l’attention de l’auditeur.
Malgré un bon début et de bonnes intentions jumelées à une interprétation sans faille, "Hollywood Cowboy" finit malheureusement par retomber tel un soufflé auquel il manquerait les quelques ingrédients nécessaires à une réussite qui fuit les Américains depuis une bonne vingtaine d’années. En dehors des éléments extra-artistiques évoqués en introduction, ceci est d’autant plus regrettable qu’avec un peu plus d’inspiration, la plupart des titres auraient dû être plus accrocheurs en bénéficiant de quelques variations supplémentaires. Ce n’est encore pas cette fois que Quiet Riot retrouvera son lustre d’antan qu’il serait désormais surprenant de le voir récupérer un jour.