Tales of Rock N’Roll est le nouvel album du Michael Schenker Group, alias le MSG. Comme le nom du groupe l’indique, on retrouve Michael Schenker (guitares) aux commandes.
Schenker est une légende de la guitare et du hard rock en général. Débutant sa carrière dans UFO dans les années 70, il est passé par Scorpions à la fin des années 70 puis a crée le MSG suite à son départ de Scorpions en 1980. On notera au passage que depuis quelques années il multiplie les allers et retours dans UFO et que le line-up de son groupe solo est plus qu’instable à l'instar de la formation de ce nouvel album.
MSG nous propose ici une sorte d’album concept pour ses 25 ans d'existence, en invitant tous les chanteurs passés par son groupe à chanter un titre chacun sur les 19 que compte l’album. Cette idée aurait pu voir le jour chez UFO mais son départ en 2002 en eu raison.
On retrouve donc ici les 6 chanteurs passés par le MSG, avec notamment Gary Barden, Graham Bonnet ou encore Robin Mac Auley. Sur les 13 titres restant, Schenker a engagé un nouveau chanteur, Jari Tuira en lieu et place de Chris Logan qui officiait sur les deux derniers albums du MSG. On retrouve d’ailleurs celui-ci sur un titre en tant qu’invité.
Cet album représente donc en quelque sorte une palette de ce que sait faire Michael Schenker même si le fait de disséminer les chansons des anciens chanteurs et non de les regrouper au début ou à la fin nuit à la cohérence du disque.
Musicalement, ce disque continue la tendance entamée avec Arachnophobia (2003). Le ton se durcit pour se rapprocher d'un heavy métal assez loin du hard rock mélodique des premiers albums.
Les meilleurs titres de l’album sont les six composés avec les anciens chanteurs. On retiendra par exemple le superbe "Life Vacation" chanté par Gary Barden qui n’a rien perdu des ses qualités tout comme Graham Bonnet sur "Rock’N’Roll" ou la voix plus grave et écorchée fait merveille ainsi que "Tell a story" chanté par le fidèle complice de Schenker, Robin MacAuley, dans un registre plus pop mais tout aussi réjouissant.
Du côté des titres avec Jari Tiura, le bilan est plus modéré. L’homme est un bon chanteur mais il peine à soutenir la comparaison avec de telles pointures. Ce n’est d’ailleurs pas un service à lui rendre que de l’exposer ainsi à une telle concurrence. Sa voix très grave ne colle pas forcément au style du MSG. Il reste néanmoins quelques réussites, "Dust to dust" par exemple ou encore le très bon "Bitter Sweet".
Il faut aussi et enfin signaler le jeu formidable de Michael Schenker qui rend passionnant chaque titre, même les plus faibles. L’homme a toujours ce toucher de guitare formidable.
Au final, ce disque n’est pas le chef d'oeuvre que l’on pouvait espérer pour l’anniversaire du MSG mais tout au plus un honnête disque de plus dans sa carrière. Peut-être que Schenker aurait du faire deux opus différents pour éviter les comparaisons entre chanteurs. On passe néanmoins un excellent moment à son écoute...