Aviana est né en Suède en 2016. Après un premier album, "Polarize", sorti en 2017, le quintette est de retour avec son second opus, "Epicenter", sorti chez Arising Empire.
"Epicenter" est également le premier album d’Aviana avec Joel Holmqvist, nouveau chanteur de la formation, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouvel arrivé s’est parfaitement accoutumé au style. Parfaitement polyvalent, Holmqvist maîtrise aussi bien le registre guttural avec des grunts tranchants que le registre clean haut perché.
S’il ne fallait résumer la musique des Scandinaves qu’à travers un seul genre, c’est probablement le terme de metalcore qui siérait le plus au combo nordique. Toutefois, il serait réducteur de limiter le contenu proposé par les originaires de Gothenburg à une seule étiquette. Eux-mêmes se disent inspirés par le nu-metal des années 90 teinté de metal moderne ponctué d’accents djent. Le guitariste Marcus Heffler raconte que leurs influences vont de Limp Bizkit à Deftones en passant par Northlane et Eminem ! Vous l’aurez compris, la diversité des compositions est de rigueur sur cet album.
Les guitares sont massives et rappellent parfois l’ambiance des disques de The Ocean, dans une veine plus survoltée. ‘My Worst Enemy’ sur le plan vocal rappelle les vieux albums de Linkin Park époque "Hybrid Theory", les rythmiques sont lourdes et puissantes, créant ainsi un son dévastateur. Les phrasés de guitare sont techniques et parfaitement ciselés au profit d’un rendu ravageur. Les breakdowns y sont d’ailleurs légion, la figure de style étant répétée dans la majorité des titres.
Aviana aime aussi proposer des atmosphères plus calmes comme sur ‘Celosia’, avec son couplet riche en chant clair, bien que l’ambiance du morceau général reste lourde comme sur les autres titres. Dans la même optique, le début de ‘More Than A Name’ fait retomber la tension avec son approche plus planante, synonyme de calme avant la tempête.
Mais globalement, la musique du quintette demeure quelque peu monochrome. Ce sont toujours plus ou moins les mêmes ingrédients qui se retrouvent distillés tout au long des douze titres de l’album, si bien qu’il est relativement complexe de les différencier, rendant par là même l’écoute assez éprouvante, malgré quelques rares tentatives de calmer le jeu.
La musique des Suédois reste évidemment technique, maîtrisée et tranchante mais pourrait toutefois être améliorée avec une écriture plus nuancée et plus équilibrée.