The Faim est un groupe fondé en 2014 à Perth en Australie, pays qui nous a offert et nous offre encore des groupes fameux et variés tels que AC/DC bien sûr, mais aussi Midnight Oil ou bien Unitopia et ses divers enfants issus du split du groupe originel pour ne citer qu'eux. Si le proverbe dit « loin des yeux loin du cœur », la musique des Australiens prouve le contraire, se rapprochant de groupes américains tels que Fall Out Boy ou Panic ! At The Disco. Après avoir pris son temps pour composer et trouver son style, le combo a sorti un premier EP "Summer Is A Curse" à l'été 2018, produit par John Feldmann qui a travaillé justement avec Panic !... et dont une partie des titres se retrouvent sur ce premier album "State Of Mind".
Cette filiation avec les cousins américains s'imprime d'emblée avec un 'Tongue Tied' chaloupé, énergique et addictif avec des "houhou" repris en cœur qui feront certainement un tabac en live. La batterie se lâche en toute fin de titre comme elle peut s'énerver sur le morceau 'Amélie' dans le pré-refrain tout en offrant dans une certaine mesure quelques brisures mélodiques entre des couplets semi acoustiques, un refrain électrique et un pont aérien (on n'est pas loin d'un rock alternatif presque progressif...).
The Faim fait étalage de son talent pour proposer aussi des titres plus ramassés, plus simples voire classiques dans leur construction, en ne perdant surtout pas de vue qu'il faut qu'ils soient facilement mémorisables. Dans cette optique, 'Word Apart' remplit formidablement son rôle avec un aspect plus synthétique pas désagréable, apportant une belle modernité au propos sans tomber dans l'outrance électronique qui phagocyte souvent certains morceaux contemporains. 'Summer Is A Curse' se calque sur cette modernité efficace construite autour d'un refrain attractif répété en boucle qui ne mettra pas longtemps à rester en mémoire. Mais parfois, certains titres manquent de consistance, notamment dans le feutré et quelque peu trop mélo 'Where The River Runs' à la mélodie manquant franchement de relief, un 'Humans' qui aurait nécessité d'un peu de folie pour emporter totalement l'adhésion, ou un 'Beautiful Dreams' à la teneur d'un premier tube fabriqué pour un groupe lambda issu de 'American Got Talent' un peu passe-partout.
Avec ce premier album qui ne laissera pas l'auditeur sur sa faim (oui, il fallait le placer à un moment donné, ce jeu de mots), le groupe australien propose un belle variété de styles pour égayer l'automne qui pointe le bout de son nez. Malgré un manque certain de personnalité et d'originalité, "State Of Mind" dans son ensemble est un album qui remplit son office pour passer un moment agréable avec des titres énergiques et d'autres plus doux, bien produits. L'essai est donc transformé pour The Faim, mais espérons à l'avenir que le groupe s'émancipe un peu et s'aventure vers quelques compositions plus personnelles.