Dans ces conditions, le choix d’engager El Butcho (Watcha, Yann Armellino & El Butcho) est une excellente surprise. D’une part parce qu’il est sans doute le chanteur français de hard rock le plus sous-estimé et d’autre part parce que ses performances vocales soutiennent largement la comparaison avec Ozzy (‘Fast And Fast’, ‘Lock Into Myself’). Mais, outre la prestation vocale irréprochable de Butcho Vukovic, l’intérêt de l’album repose aussi énormément sur le talent de guitariste de Peter Sheithauer qui multiplie les riffs heavy (‘I Win I Lose’) et les solos supersoniques et tranchants. A mi-chemin entre les dissonances thrash de Slayer (‘How I Am’) et les envolées néo-classiques d’Yngwie Mamsteen (‘Coming For You’), son jeu flamboyant et très (trop ?) démonstratif apporte tout leur sel à des titres par ailleurs relativement moyens, tant ils peinent souvent à se détacher de l’influence du Prince Des Ténèbres, jusqu’à frôler le pastiche (‘Nobody Is Free’, ‘Coming For You’).

C’est d’ailleurs le principal reproche que nous pouvons faire à l’album dans son ensemble. La musique de Last Temptation est un peu trop référencée pour réellement faire mouche et les compositions, basées sur des tempos assez répétitifs,  manquent trop d’accroches mélodiques et de refrains fédérateurs pour convaincre tout à fait. D’autre part, le groupe a fait le choix d’une production très roots et de limiter au maximum les overdubs. Mais ce parti-pris, bien que justifié pour créer une musique vivante et frontale, s’avère par moment contre-productif du fait d’une production un peu trop brouillonne (‘The Exit’).