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"Les Stranglers prennent définitivement la clé des champs du punk pour aborder un rivage un peu plus propice aux expérimentations sonores."
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5/5
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Après un "Black And White" de bonne facture, The Stranglers poursuivent sur leur lancée loin du punk qui les avait vu éclore mais avec lequel ils avaient un rapport amour/haine. Pour faire table rase du passé, le quatuor se sépare de son producteur fétiche Martin Rushent, peu enthousiasmé par la volonté du groupe d'expérimenter en studio. Les séances d'enregistrement de ce quatrième album intitulé "The Raven" seront dirigées sous le regard d'Alan Winstanley (qui avait co-réalisé la même année le fameux "One Step Beyond" de Madness).
Le corbeau était un animal sacré des Vikings (symbolique des yeux d'Odin). Lorsque ceux-ci naviguaient sur leurs longships (qui donnent leur nom à la première piste), le vol du corbeau leur permettait de se repérer en haute mer (celui-ci est capable de trouver la direction de la terre la plus proche). Malgré ses deux premières pistes, 'Longships' et 'The Raven', cet album n'est pas centré autour de la figure des Vikings mais dévoile une vision du monde des quatre Étrangleurs. On y parcourt entre autres l'Australie ('Nuclear Device (The Wizard of Aus)', qui parle de l'emprise agressive du politicien Jon Bjelke-Petersen sur le pays des kangourous), l'Angleterre (la bonne société anglaise décrépite dans 'Duchess', cruellement d'actualité), l'Iran ('Shah Shah A Gogo' qui traite de l'exil du Shah renversé par un félin du même acabit), le Japon ('Ice' qui évoque le suicide de Yukio Mishima). Cette observation s'étend même dans le temps ('Genetix') et l'espace ('Meninblack').
The Stranglers cuvée 1979 se lancent allégrement vers l'exploration des nouveaux territoires de la new wave encore à défricher. Sur 'The Raven', le groupe retrouve la joie des longues introductions (comme sur 'Toiler Of The Sea' du précédent opus). Les claviers de Dave Greenfield tournoient tout au long de l'album, retrouvant les sonorités de l'orgue du premier album ou se convertissent avec succès dans l'électronique. La basse de Jean-Jacques Burnel est toujours aussi mordante (dédoublée avec l'aide d'Hugh Cornwell sur 'Dead Loss Angeles'), surveillée de près par la frappe pesante de Jet Black. La guitare d'Hugh Cornwell est acérée, se lançant parfois dans des soli (bluesy sur 'Don't Bring Harry'). Le chant de Jean-Jacques Burnel se fait plus doux et moins agressif ('The Raven', 'Don't Bring Harry'). Naguère froid et fielleux, celui de son collègue Hugh Cornwell commence à se dégeler ('Baroque Bordello', 'Duchess'). Le regard est toutefois tourné vers le futur. 'Meninblack' met en avant des sons exagérément ralentis portés par la voix désincarnée de Jean-Jacques Burnel ; le morceau à vitesse réelle sera enregistré tel quel et figurera sur le prochain album sous le nom de 'Two Sunspots'. 'Don't Bring Harry' est une inquiétante ballade nocturne portée par le piano et la voix du bassiste. Parmi les bonus proposés, on retrouve la version française d'Harry ('N'Emmène Pas Harry') et 'Yellowcake UF6', dont la boucle frénétique de bandes passées à l'envers annonce la musique techno.
The Stranglers réalisent avec "The Raven" un album fascinant avec des mélodies hypnotiques et des chansons aussi riches que leurs thématiques. Plus rien ne sera pareil après cet album et le quatuor poursuivra sa route en expérimentant tous azimuts à la lisière des genres. Cet album se classera à la 4ème place des Charts dominés par un autre groupe de new wave (Blondie "Eat To The Beat"). Le groupe déclinera le thème de 'Meninblack' sur un single suivant 'Who Wants The World' puis sur son prochain opus "The Gospel According To The Meninblack".
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/thestranglers
LISTE DES PISTES:
01. Longships - 1:10 02. The Raven - 5:13 03. Dead Loss Angeles - 2:24 04. Ice - 3:26 05. Baroque Bordello - 3:50 06. Nuclear Device (the Wizard Of Aus) - 3:32 07. Shah Shah a Go Go - 4:50 08. (Don't Bring) Harry - 4:09 09. Duchess - 2:30 10. Meninblack - 4:48 11. Genetix - 5:16
FORMATION:
Dave Greenfield: Chant / Claviers Hugh Cornwell: Chant / Guitares / Basse Jean-Jacques Burnel: Chant / Basse Jet Black: Batterie
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EN RELATION AVEC THE STRANGLERS
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DERNIERE INTERVIEW
THE STRANGLERS (05 JUILLET 2021)
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Music Waves a rencontré Jean-Jacques Burnel, bassiste et chanteur des Stranglers, mais depuis peu unique membre fondateur en activité au sein du groupe anglais.
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