A.O.R. est le projet mené par Frédéric Slama, musicien français exilé à Los Angeles, auteur de quasiment toutes les compositions de cet album (ainsi que des précédents). On avait également remarqué sa présence sur l'excellent dernier album de Radioactive "Taken" dont il avait co-signé 2 titres. Il n'est donc pas étonnant de retrouver ici à ses côtés, l'omniprésent Tommy Denander, ainsi qu'une pleïade d'intervenants dont certains sont des habitués de ce type de projet.
On pourrait légitimement craindre une redondance avec le dernier album de Radioactive mais les deux projets se révèlent différents. Alors que le projet de Denander est très marqué par l'admiration de celui-ci pour Toto, A.O.R. développe une musique qui se veut un hommage à la musique Westcoast (comprenez "encore plus soft") en général. Slama rend hommage à L.A. et, au travers de ses morceaux, vise à faire voyager l'auditeur. C'est essentiellement là que se situe la réussite de cet album, capable de faire rêver de plages et de palmiers un alpiniste sur les glaciers de l'Annapurna.
Bien sûr, en première écoute, ce sont les titres les plus directs et accrocheurs que l'on retient, comme par exemple le titre d'ouverture "How Could I Ever Forgive Her", "Like An Open Book", ou encore "One More Chance". Avec le recul cependant, les titres marquants sont ceux qui jouent plus sur le feeling (et les compositions n'en manquent pas) que sur l'efficacité des mélodies, et c'est ainsi que des morceaux comme "Tears In The Rain" , "L.A. Winds", ou le planant "Give A Little Love" sont devenus parmi mes préférés alors qu'ils ne semblaient initialement pas avoir les armes pour me séduire.
Si la liste des guitaristes présents sur cet album semble un gage de qualité, il n'en est pas de même a priori sur les chanteurs. Tous n'ont pas la renommée de Philip Bardowell (très en vue en 2005 avec son album solo et sa participation au projet... Radioactive) qui intervient ici sur 5 titres, mais le lecteur sera rassuré de savoir que certains exercent dans le milieu depuis quasiment 30 ans (la confidentialité du genre ne leur a pas permis de traverser les frontières) et qu'aucune fausse note n'est à craindre de ce côté, bien au contraire.
Hormis 3 titres qui semblent un ton en-dessous en milieu d'album, cet AOR est une bien belle réussite dans dans un genre plutôt méprisé en Europe. Les fans du groupe le possèdent surement déjà, mais il saura sûrement satisfaire les amateurs de musique dépaysante et relaxante en cette période estivale.