SKIP THE USE: Past & Future (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

On croyait Skip The Use définitivement mort et enterré depuis le split annoncé en novembre 2016 par Mat Bastard par voie de presse en raison de désaccords musicaux, ce dernier souhaitant notamment se lancer dans un projet solo concrétisé en 2017 avec l'album "Loov". Pendant ce temps, Yan a pensé le projet de groupe The Noface qui a abouti à la production de "Chapter One" avec Oma Jali au chant pour ensuite se lancer dans une tournée de festivals qui a connu un bel écho. Mais en musique il ne faut jamais dire jamais et c'est courant 2018 que Mat annonça un rapprochement avec Yan pour faire renaître le groupe qui les a fait connaître.

Ce début d'automne presque encore estival voit la sortie de l'album "Past And Future", permettant de réchauffer encore plus le climat rock hexagonal. D'emblée, la pochette donne un indice sur l'orientation musicale adoptée par le groupe qui va puiser encore plus dans les années 80 qu'auparavant, tout en ajoutant à leurs compositions une touche moderne un peu synth pop avec cette base toujours très énergique. C'est un peu comme si les deux projets solo avaient servi de base à ce nouvel album en en étant la synthèse parfaite.

Le premier extrait 'Forever More' ne dément pas ce constat avec un premier couplet calme, sorte d'arbre qui cache la forêt d'une suite ultra dynamique tout en montée en puissance. On retrouve cette fusion entre rock et un petit côté funky dans le refrain. Skip The Use demeure une éponge à genres, une sorte de machine à laver les styles même dépareillés dans leur tambour créatif pour vous les rendre propres après essorage. Tel est le cas du second single ('Damm Cool') qui représente l'alliage entre passé avec des nappes plus synthétiques et le futur présent dans un refrain moderne explosif taillé pour le live. L'aspect funky est prégnant dans cet album avec 'Goal' qui apparaît comme une petite nouveauté pour Skip The Use, explorant ainsi d'autres sonorités, plus apaisé dans cette pseudo ballade, du moins à l'énergie contenue qui sera contrebalancée un peu plus loin dans 'Get Papers', terriblement plus entraînant.

Outre l'énergie que dégage le groupe pour faire bouger et réagir le public en live, celle-ci se fait parfois plus sérieuse et vecteur de message à caractère politique avec 'Marine' où Mat exprime tout "l'amour" pour la nationaliste patriotique comme un avertissement à ce qui se cache derrière un discours qui se veut plus policé (mais s'agit-il bien d'elle ?). En phase avec son époque, Skip The Use dénonce les réseaux sociaux qui sous couvert d'anonymat restent une zone de non droit et n'ont de sociaux que le nom.

Alors si cette reformation sera peut être sujette à toutes les interprétations - réelle envie de retravailler ensemble ou esprit opportuniste lié au succès de la "marque" Skip The Use, qu'importe -, le groupe s'en moquera sans doute et nous le public ne pourrons que nous réjouir du retour du sympathique groupe nordiste qui transforme tout ce qu'il touche à deux, ou chacun séparément, en disque d'or.

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