Nouveau venu dans la sphère progressive, Midnight Sun est un collectif originaire de la région de Birmingham et qui revendique une certaine originalité, refusant de rentrer dans des cases prédéfinies. L’examen auditif de leur premier effort "Dark Tide Rising" va nous dire si le produit est conforme aux promesses…
Si la première impression est plutôt bonne, avec l’intro électro puis prog-metal de 'Sheherazade’ soutenue par une prise de son dynamique, la parenté apparaît prégnante avec des groupes existants, notamment Arena, développant des atmosphères sombres portées par des nappes inquiétantes de synthétiseur, impression confirmée plus tard dans l’écoute : le début de 'Broken Angels' rappelle étroitement celui de 'The Shattered Room' dans "Pepper’s Ghost", la première ligne vocale de 'Control' renvoie vers 'Jericho' ("Songs From Lion’s Cage") et le ton général retrouve le mix entre dynamisme et côté ténébreux de bien des compositions du groupe de Clive Nolan. L’imagination mélodique en moins : les lignes vocales, exprimées avec une conviction parfois théâtrale par Huw Lloyd-Jones, ne sont pas d’une folle originalité, et les instrumentaux sont souvent trop courts pour laisser les ambiances s’épanouir, sauf sur les pièces les plus longues ('Early Warning' et 'Control') où l’amateur de guitare a droit à des parties plus consistantes, mais là aussi guère novatrices.
Afin de présenter un son plus moderne, Midnight Sun a choisi de durcir les rythmiques. Sans s’aventurer dans le plein metal, les riffs sont puissants - mais pas complexes. Ce parti-pris envahissant, où la guitare rythmique n’est jamais en arrière-plan (il y a quelques années, Progressive Waves parlait de "guitares vroum-vroum") influe sur toute la production, le chant (toujours clair) passant en force et sans beaucoup de sensibilité malgré une technique correcte, certaines lignes de claviers se retrouvant de fait peu audibles (et du coup, le son perd en richesse).
En définitive, le style du groupe se fige dans un metal progressif qui cherche encore son chemin et reste conventionnel dans la forme comme dans le fond. Midnight Sun gagnerait à rééquilibrer son son, la prééminence des riffs apparaissant ici bien artificielle…