Le groupe gallois 25 Yard Screamer a maintenant 17 ans d’âge et déjà 6 albums à son actif. Ce ne sont donc pas de jeunes perdreaux de l’année, et ils continuent leur cheminement dans un rock progressif aux couleurs du Marillion de la période Hogarth, parcours qu’ils poursuivent ici avec leur septième effort intitulé "Natural Satellite", cautionné par le label WhiteKnight de Rob Reed (Magenta).
Le format progressif ne fait guère de doutes ici - l’album comporte deux epics de plus de 14 minutes - et les couleurs marillionesques sont évidentes, avec en première ligne un chant porté par Nick James qui cherche les mêmes intonations expressives que Steve Hogarth, surexpressives même, tant le chanteur cherche à faire un sort à chaque phrase, à l’instar de certains acteurs peu inspirés : il tombe parfois dans la même ornière que son modèle, jusqu’à prendre un ton geignard ('While We Are') qui devient rapidement agaçant et qui de toutes façons peine à masquer l’indigence des lignes mélodiques. La musique de 25 Yard Screamer est en effet plus construite sur des lignes atmosphériques à tendance psychédélique que sur de longs développements instrumentaux, à l’exception du solo de guitare relativement élaboré de 'Never in the Detail'. Et comme les parties atmosphériques ne sont pas suffisamment prenantes (Gazpacho par exemple a fait tellement mieux dans ce domaine !) pour captiver l’auditeur, la chasse à l’émotion musicale se révèle peu fructueuse…
Avec des mélodies en panne d’imagination ('Code Jeremiah'), une production qui sonne par moments comme les Who des années 80, des prestations instrumentales moyennes (une batterie qui s’emmêle parfois les baguettes : cf. les fills de 'A Space Where Someone Should Be') et des fins de morceaux en queue de poisson, ce "Natural Satellite" se révèle un crève-cœur pour l’amateur de progressif à tendance néo, anglais qui plus est : des groupes comme IQ, Arena ou même Pendragon ont su évoluer pour continuer à captiver les aficionados, alors qu’ici il est permis de se demander qui va s’intéresser à une musique passablement datée, peu imaginative et sans relief…