H.E.A.T.: Ii (HARD ROCK MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Alors qu’il n’avait pas hésité à sortir de sa zone de confort avec "Into The Great Unknown" (2017), H.E.A.T. a vu sa prise de risque payer et lui offrir un nouveau succès. Pour fêter ça, le quintet suédois n’a pas hésité à sortir un nouveau live après l’excellent "Live In London" (2015). Présentant la formation jouant à domicile, "Live At Sweden Rock Festival" (2019) ajoutait cette fois l’image au son avec une partie DVD / Blu-ray du meilleur effet. Après ces réjouissances, il est désormais temps pour le groupe de proposer un nouvel opus studio pour lequel il a décidé de prendre la production totalement à sa charge, Dave Dalone et Jona Tee étant bombardés producteurs officiels. Sobrement intitulé "H.E.A.T. II" afin de symboliser le début d’une nouvelle ère, le petit nouveau se doit de faire perdurer la tradition d’excellence de ses devanciers.

Et autant ne pas y aller par quatre chemins : H.E.A.T. frappe fort ! Par la puissance de cet opus tout d’abord. Puissance qui se retrouve dans la production ample, claire et d’une efficacité rare, mais également dans des compositions pour lesquelles les Suédois ont laissé de côté les expérimentations en tous genres pour aller droit au but à grands coups de riffs qui écrasent tout sur leur passage et de refrains imparables. Et c’est là également que le quintet frappe fort avec une collection de onze titres qui sont autant de bombes à fragmentation taillées pour mettre vos articulations au supplice et pour faire hurler les salles surchauffées dans lesquelles Gronwall & Cie ne manqueront pas de mettre le feu. En dehors de la power ballad ‘Nothing To Say’ débutant avec délicatesse pour monter en puissance tout en restant émouvante, les dix autres titres vont vous faire l’effet d’autant de directs dans le râtelier à ratiches.

Les Suédois enchaînent les hard rock directs et nerveux dotés de refrains en forme d’hymnes (‘Rock Your Body’, ‘We Are Gods’), parfois renforcés de chœurs virils et fédérateurs (‘Victory’, ‘Rise’) et les pièces plus mélodiques mais toujours débordantes d’énergie. ‘Come Clean’ aurait pu figurer sur "Adress The Nation" (2012) alors que ‘Heaven Must Have Won An Angel’ n’est pas sans rappeler Brother Firetribe en s’enrichissant d’un solo lumineux digne de Neal Schon (Journey). Sur ‘Dangerous Ground’, ‘One By One’ ou ‘Under The Gun’, la pédale d’accélérateur est enfoncée et la gomme brûle sur l’asphalte, toujours avec des refrains catchy en diable qui s’incrustent dans vos neurones pour vous hanter pendant des jours et des jours. A noter également le petit clin d’œil adressé aux compatriotes d’Eclipse sur ‘Adrenaline’ où les chœurs reprennent le refrain du single ‘Runaways’ que le groupe d’Erik Martensson avait présenté à l’occasion d’une émission suédoise.

Tout cela offre un ensemble massif et pourtant suffisamment varié pour vous tenir par le service trois pièces sans jamais relâcher la pression pour votre plus grand bonheur. Si "H.E.A.T. II" pourrait se situer entre "Adress The Nation" et "Tearing Down The Walls", ce serait pour marier l’excellence et le caractère mélodique du premier avec l’énergie du deuxième tout en étant capable de se renouveler et de proposer de nouveaux titres à l’accroche irrésistible, toujours avec cette petite touche scandinave inimitable. Qu’on se le dise, si The Poodles ont dérapé, la relève de Treat et Europe est désormais assurée avec H.E.A.T. qui, en compagnie d’Eclipse et de W.E.T., enchaîne les grands albums sans faiblir.

H.E.A.T.

II

EAR MUSIC

HARD ROCK MELODIQUE