HOUSE OF SHAKIRA: Radiocarbon (HARD ROCK MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

L’air de rien, cela fait 28 ans que House Of Shakira existe. Certes, la formation suédoise n’a offert que dix albums sur cette période, dont un best of de ses deux premiers opus studio et un live, mais une telle longévité impose le respect. Malheureusement, malgré des qualités reconnues, le rejeton des guitaristes Mats Hallstensson et Andres Lundstrom n’arrive pas à quitter la deuxième division de l’AOR / hard mélodique. Avec "Radiocarbon", neuvième livraison studio du quintet qui voit Per Schelander remplacer Bass Blyberg à la basse, les amateurs espèrent que la marche sera franchie pour s’installer aux côtés des Treat, Eclipse ou H.E.A.T. au sein du panthéon scandinave du genre.

Produit par Pontus Norgren (Talisman, The Poodles, Hammerfall, etc…), cet opus délivre dix titres et une introduction atmosphérique (‘Herd Instinct’) qui offrent un parfait équilibre entre sens de la mélodie et énergie contagieuse. Parfois léger et popisant (‘One Circumstance’) mais capable d’une puissance flirtant avec le heavy (‘A Tyrant’s Tale’), House Of Shakira sait faire preuve de variété tout en gardant sa cohérence. La paire de gratteux assure de bons riffs et se lance parfois dans des soli incendiaires et éblouissants (le final du bonjovien ‘Like A Fool’) tandis que Andreas Novak confirme qu’il est un chanteur de qualité, capable de pousser quelques hurlements dignes de Ian Gillan (‘Delusion’ et son hard rock old school). Quant à la paire rythmique, elle fait le job tout en étant capable d’insinuer un groove décoiffant sur certains titres (‘Sweet Revenge’).

Pourtant, il y a un hic et il est de taille : les Suédois n’arrivent pas à se démarquer suffisamment de leurs influences et les clins d’œil sont parfois tellement appuyés qu’ils frisent le clonage. Il n’y aurait rien de rédhibitoire si cela se cantonnait à une introduction calquée sur celle au sitar du ‘Wherever I May Roam’ de Metallica (‘A Tyrant’s Tale’) ou à des couplets reprenant le phrasé de ceux du ‘Shoot To Thrill’ d’AC/DC (‘Scavenger Lizard’). Même le mid-tempo très leppardien ‘Falling Down’ pourrait encore obtenir l’amnistie. Mais la copie carbone du bien nommé titre éponyme (‘Radiocarbon’) reprenant tous les éléments du ‘Photograph’ des mêmes Def Leppard mérite le carton rouge à lui seul, réduisant presqu’à néant toutes les qualités pourtant constatées lors d’une écoute pourvoyeuse de plaisirs, certes pas originaux, mais néanmoins savoureux.

Ce sont ces derniers qui éviteront que nous soyons trop sévères mais qui ne suffiront pas à éviter le maintien de House Of Shakira au pied des sommets du genre. Après presque trois décennies d’existence, il devient difficile de croire que le quintet suédois pourra un jour intégrer la première division. Il faudra donc se contenter de profiter d’écoutes agréables qui ne dépasseront pas le stade du moment plaisant et sympathique. Insuffisant pour devenir une référence dans un style musical déjà encombré.

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