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"L’exercice était risqué tant les attentes étaient fortes mais Disillusion répond de la plus belle des manières en proposant "The Liberation", le meilleur successeur possible à "Back To Times of Splendor"."
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Je vous parle d’un temps que les moins de… 15 ans ne peuvent pas connaître ! Un temps révolu où le death progressif avait le vent en poupe. Opeth sortait tout juste de son mythique diptyque "Deliverance" / "Damnation" et allait embrayer sur l’excellentissime "Ghost Reveries". Les précurseurs du genre Edge of Sanity allaient donner une suite au légendaire "Crimson". Orphaned Land sortait son révolutionnaire "Mabool". Le black metal d’Enslaved entamait un virage plus progressif avec "Isa". Subterranean Masquerade déboulait avec son "Suspended Animation Dreams" un an plus tard. Novembers Doom préparait "The Novella Reservoir" qui allait succéder à l’excellent "The Pale Haunt Departure"…
Au coeur de cette effervescence, un trio allemand allait également marquer de son empreinte le paysage progressif extrême avec le fabuleux "Back To Times of Splendor". Fort de cette reconnaissance, les Allemands avaient remis le couvert deux ans plus tard avec "Gloria" qui ne rencontra pas son public en raison d’un virage expérimental trop radical. Dès lors, il faudra attendre 10 ans pour que le groupe redonne enfin signe de vie avec un single ‘Alea’ aux accents résolument prog. Et c’est donc l’année des 15 ans de l’album qui les a fait connaître aux yeux du microcosme metal progressif que Disillusion revient avec son troisième album "The Liberation".
Rassurons de suite les fans de la première heure, "The Liberation" se situe plus dans la lignée de l'incontournable "Back To Times of Splendor" que l’audacieux "Gloria". Et l’instrumental introductif ‘In Waking Hours’ qui ouvre la voie tout en délicatesse nous prépare à l’immersion totale qui s’ensuit avec ‘Wintertide’, qui sera à n’en pas douter une nouvelle pierre angulaire dans la carrière des Allemands. Du haut de ses plus de 12 minutes, ce titre fait office de premier point d’orgue de cette nouvelle offrande de Disillusion. Car nous pouvons bel et bien parler de cadeau : avec ce premier pavé, Andy "Vurtox" Smith nous concocte une nouvelle perle death progressive entre longue montée en puissance crescendo captivante, break envoûtant et final apocalyptique. Dans un état d’esprit similaire, ‘The Liberation’ se pose dans la droite lignée de ce qu’avait fait le groupe sur ‘Back to Times of Splendor’ avec sa montée en puissance toute mélodeath pour mieux cueillir l’auditeur au gré d’un accalmie toute progressive et enfin repartir de plus belle sur un final en forme d’apothéose.
‘The Mountain’ - et ses 12 minutes (encore) - pousse au paroxysme les développements évoqués par ailleurs. Ce titre s’annonce à la façon d’un conte doom mélancolique glacial et glaçant par le prisme du chant narratif du caméléon vocal Andy Smith soutenu par une trompette particulièrement poignante sur sa première partie et enchaîne sur un metal progressif classieux qui clôt l’ensemble de la plus belle manière et finit d’achever l’auditeur sous le charme.
Dire qu’Andy Smith et sa bande aiment développer leurs ambiances à leur paroxysme est un euphémisme mais ce procédé comporte ses limites comme sur l’interlude ‘A Shimmer in the Darkest Sea’ et ses accents chamaniques qui - bien que composé d’un refrain qui reste facilement en tête - s’étend en longueur et aurait mérité d’être raccourci. Mais Disillusion sait également se faire efficace tout en restant concis comme en témoignent de petites pépites mélodeath et au break typiquement progressif comme ‘The Great Unknow’ ou encore le magnifique et envoûtant ‘Time to Let Go’.
Pour pouvoir réaliser un tel tour de force, chaque membre doit faire preuve d’une réelle maîtrise de son instrument et une nouvelle fois, sans surprise, la palme revient au géniteur du projet qui en plus d’être un incroyable compositeur-guitariste est un formidable chanteur, que ce soit dans le registre extrême, clair ou encore narratif, avec ce petit truc en plus sur des parties survitaminées où son organe se fait proche d’un Serj Tankian.
Si l’exercice était risqué tant les attentes étaient fortes, Disillusion répond de la plus belle des manières en proposant "The Liberation" qui se pose en digne et vraisemblablement meilleur successeur possible à "Back To Times of Splendor".
Plus d'information sur
http://www.disillusion.de
LISTE DES PISTES:
01. In Waking Hours 02. Wintertide 03. The Great Unknown 04. A Shimmer In The Darkest Sea 05. The Liberation 06. Time To Let Go 07. The Mountain
FORMATION:
Andy Schmidt: Chant / Guitares Ben Haugg: Guitares Martin Schulz: Batterie Sebastian Hupfer: Guitares
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