BIFF BYFORD: School Of Hard Knocks (HEAVY METAL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Il n’est pas rare de voir certains membres de formations légendaires se lancer dans une aventure en solo afin de montrer à leurs fans des facettes de leur identité musicale parfois occultées par leurs formations d’origine. C’est ainsi que nous avons pu découvrir des œuvres de Bruce Dickinson (Iron Maiden), Rob Halford (Judas Priest), Ian Gillan (Deep Purple), Gene Simmons (Kiss) ou plus récemment Phil Campbell (Mötörhead), pour n’en citer que quelques-uns. Coleader de Saxon avec Paul Quinn depuis plus de 40 ans, c’est au tour de Biff Byford de se coller à l’exercice pour la première fois de sa carrière. Le bonhomme se plaisant à dire qu’il écoute aussi bien Metallica que Judy Garland, il y a fort à parier que pour sa première œuvre en solitaire, le barde heavy metal du Nord de l’Angleterre risque d’offrir un patchwork de toutes ses influences. Pour cela, il s’est entouré de Fredrick Akesson (Opeth) à la guitare, de Christian Lundqvist (The Poodles) à la batterie, et du bassiste de studio Gus Macricostas.

Pourtant, de patchwork, il n’est guère question sur ce "School Of Hard Knocks", en tout cas, pas tout de suite. En effet, même si les paroles du titre éponyme sont très autobiographiques, l’ombre de Saxon est omniprésente. ‘Welcome To The Show’ ouvre les hostilités avec son hard très NWOBHM doté d’un riff et d’un refrain catchy pour un résultat d’une grande efficacité. ‘School Of Hard Knocks’ enchaîne sur des bases aussi accrocheuses avec un riff à la ‘Wheels Of Steel’ et l’ombre de l’aigle de Barnsley planera encore sur ‘Worlds Collide’, ‘Pedal To The Metal’ ou ‘Hearts Of Steel’. Tout cela est, comme d’habitude, fort bien troussé et procure un plaisir immédiat dont on ne se lasse pas. En revanche, l’intérêt d’offrir ces titres en format solo reste encore à définir.

Heureusement, Biff Byford réussit petit à petit à s’extirper de son omniprésente formation. Ainsi, même si l’exercice a déjà été approché sur "Metalhead" (1999) ou "Killing Ground" (2001), il reste plus rare de voir le chanteur s’attaquer au metal progressif. Il réussit pourtant cet exercice avec succès sur un ‘The Pit And The Pendulum’ angoissant et monumental, introduit par l’interlude parlé ‘Inquisitor’. En utilisant cette formule pour partager son intérêt pour le Moyen-Âge, Biff Byford offre un titre captivant de bout en bout. Toujours dans le cadre de sa passion pour l’histoire, il propose également deux covers fort réussies : sur ‘Scarborough Fair’, titre folklorique rendu célèbre par Simon & Garfunkel, il n’hésite pas à se mettre en danger vocalement tout en offrant une montée en intensité toute en maîtrise. Avec le ‘Throw Down The Sword’ de Wishbone Ash, il rend hommage à un titre qui a déclenché chez lui l’envie d’écrire des chansons sur les batailles historiques. Son chant est particulièrement émouvant et le travail des guitares est en tous points remarquable.

C’est à partir de ce titre que l’icône de la NWOBHM ouvre son cœur, le temps d’un ‘Me And You’ mélancolique et émouvant sur lequel il ne fait guère de doute qu’il livre ses sentiments à sa moitié, et d’un ‘Black And White’ qui ressemble fort aux conseils d’un sage à ses élèves. En trouvant finalement un équilibre entre la découverte de ses passions et une identité obligatoirement marquée par plus de 40 ans au sein de sa formation, Biff Byford offre une œuvre riche et dont la variété se fait jour sur sa fin. "School Of Hard Knocks" est un album attachant qui ravira un public aux horizons plus larges que les simples fans de Saxon.

BIFF BYFORD

SCHOOL OF HARD KNOCKS

AUTRE LABEL

HEAVY METAL