Premier album pour un nouveau groupe né de la rencontre de Ronald Whale et de Chris Brown. Après avoir signé chez ProgRock Records, ils ont collaboré pour donner naissance à « Cycles », album AOR avec une pincée de rock progressif assez évolué. On a souvent vu de bons albums sortir de ce Label (« K² – Book of the dead », «Sylvan – Posthumous Silence» ou même « Aaron English – All The Water Of This World »)- Reste à voir si le choix est toujours aussi judicieux. A l'image de la pochette blanche où deux visages sont identifiables, Ghost Circus nous offre un album stylé, épuré et homogène.
« Cycles » n'est autre que le cycle de la vie. L'évolution de l'homme. Son début et sa fin. « Broken Glass » est le premier épisode de la vie de l'être humain, lorsque l'enfant ouvre les yeux et découvre le monde qui l'entoure. Cette ouverture au monde, on la ressent musicalement parlant par la puissance de la voix et l'aggressivité de la guitare.
Le morceau éponyme, « Cycles », est celui qui résume le mieux le contenu de l'album. Une guitare puissante et aigue, une voix déchirée et semblant venir d'un autre univers et une batterie plutôt remarquable de par les différents rythmes qu'elle installe. Seuls les claviers semblent avoir été mis à l'écart de la construction de la chanson et ne sont utilisés que pour accentuer certaines ambiances et introduire les titres. On regrettera particulièrement le manque de solis de cet instrument.
L'introduction de « Trick of the light » ressemble à s'y méprendre à « In the air tonight » de Phil Collins, ce qui est loin d'être un compliment. Les claviers et la batterie y sont biens mais la voix laisse à désirer. Le ton faussement forcé employé par Chris Brown devient vite énervant. Le morceau ne prend un peu d'ampleur qu'avec l'arrivée de la guitare qui fait tourner « Trick of the light » en véritable AOR.
« Accelerate » met en avant le fait que le temps passe... plus vite que ce que l'on croit. D'où le rythme un tant soit peu plus rapide de la voix sur ce morceau. L'acheteur appréciera très rapidement le break mélodique réalisé en fin de morceau qui mélange sans abuser l'AOR des guitares et le progressif des claviers.
Sur « Let it flow », le ton que prend la voix est, encore une fois, un peu exagèré. Il faut se concentrer sur la musique et la mélodie qu'elle apporte pour oublier ce faux pas. Dommage que ça ne soit pas la première fois que cette faiblesse dans le chant apparaît.
Comme si nos deux musiciens s'en doutaient, le groupe oublie la voix le temps d'un morceau et nous offre « Send - Return », titre complètement instrumental où les deux protagonistes se libèrent et nous montrent l'étendue de leur talent.
« Mass Suggestion Part I and II » est le symbole de la fin. Le moment de la vie où l'être humain se pose un tas de questions sur ce qu'il a accompli et ce qu'il n'aura pas le temps de faire. Globalement réussi, rien à redire.
Résolument AOR, partiellement progressif et presque réussi. C'est ce que l'on peut conclure de ce premier album de Ghost Circus. Bon dans l'ensemble sans déchaîner l'hystérie des foules. Affaire à suivre et album à découvrir, même s'il ne laissera pas une trace impérissable dans nos mémoires.