BRIEG GUERVENO: Vel Ma Vin (AUTRES) : avis / chronique à lire sur Music Waves

A écouter "Vel Ma Vin", son dernier effort, il est difficile de croire que le terrain de jeux musical de Brieg Guerveno était auparavant le metal progressif ("Valgori"), voire l’extrême. Ici, notre artiste breton s’est recentré sur un territoire acoustique plus intime, en resserrant la panoplie des instruments.

Le résultat est touchant de sincérité. Sur des textes poétiques exprimés en langue bretonne, ce qui ajoute un cachet très particulier, enraciné, la musique se déploie sans artifice et sans percussion, centrée autour de la guitare acoustique et du violoncelle, dans un climat folk apaisé irradiant une beauté automnale. Même si le style peut être classé folk celtique, nous sommes ici loin des envolées symphoniques d’un Seven Reizh ou du progressif à tendance celtique de Mostly Autumn. Le ton reste méditatif, dépouillé, recueilli, très simple, voire d’un minimalisme ascétique ('Tra Ma Vo', sincère jusque dans ses fragilités vocales). les chansons (il s’agit bien ici de poésie mise en musique) évoquent tantôt Nordagust (' 'Vel Pa Vefemp'), tantôt la simplicité d’Addiction Dream ('Ar Sekred' à l’ambiance quasiment monastique), parfois les atmosphères d’Anathema (le refrain de 'Petra Zo Bet'), mais aussi les études musicales d’Ant Phillips dans ses "Private Parts & Pieces" ('Litoriennig', très joli thème bien exploité dans sa brièveté).

Autant le dire, l’ambiance générale n’est pas à l’allégresse : 'Ur Wech Adarre' est à peine plus gai que l’adagio de Barber et le titre ultime se replie dans une austérité peu propice aux débordements. C’est un peu la limite de "Vel Ma Vin", œuvre intimiste d’un barde qui évoque la pluie, la lande mouillée, les brumes, dans un paysage indistinct avec peu de mouvement : pas le genre de disque à passer en boucle, mais qui mérite un détour pour la sincérité de sa démarche.

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