Serenity est désormais un groupe qui compte dans le paysage du power symphonique comme l’illustrent les tournées aux côtés de Within Temptation ou Delain lors de leur dernier Tour européen. “The Last Knight” est le septième album du quatuor autrichien, réputé pour pratiquer un power metal symphonique et mélodique épique dans la mouvance germanique et donc proche de Axxis ou Blind Guardian.
Comme l’artwork le laisse deviner, les textes parlent de batailles, de chevaliers, de bravoure, des thèmes qui collent parfaitement à la la musique épique des Autrichiens et au style power symphonique. Jusque là, pas de surprise puisque c’est l’univers du groupe depuis ses débuts, ou presque.
Les compos de ce nouvel opus n’apportent pas non plus de révolution (cf. le quelconque premier single 'Set The World On Fire') mais Serenity maîtrise son sujet sur le bout des doigts avec des mélodies hymniques ('Invictus’, ‘Down To Hell’ et ‘Keeper Of The Night’), des orchestrations épiques, une écriture symphonique et des claviers très présents qui collent bien à l’univers heroic-fantasy de l’album (l’intro symphonique ‘The Last Knight’ ou la ballade ‘My Farewell’).
Si ce fil rouge crée une unité sonore, les variations restent intéressantes puisque “The Last Knight” mêle des ambiances mid-tempo très réussies (le médiéval ‘Soul Of Sins’) avec des brûlots power comme ‘My Kingdom Comes’ ou ‘Wings Of Pride’ sur lesquels la double pédale est bien présente sans étouffer les morceaux, et ce grâce à une production très claire et à un bel équilibre. Mention spéciale à la magnifique version acoustique de ‘Souls Of Sins’ en fin d’album.
Soulignons le jeu varié de Cristian Hermsdörfer à la six cordes, dont l’apport depuis 2015 bonifie bon nombre de titres. Sans être révolutionnaires, ses riffs sont efficaces et ses solos souvent techniques et limpides attirent chaque fois l’attention par leur pertinence et leur parfaite intégration aux morceaux. Quant au chant expressif de Geog Neuhauser, s’il est parfois un peu maniéré, voire surjoué, il participe pour beaucoup à l’univers épique et héroïque de l’ensemble.
Là où certains fustigeront un manque de prise de risques, les amateurs de power metal symphonique pourront rétorquer que Serenity affirme son style au fil des albums, le maîtrisant un peu plus à chaque offrande. “The Last Knight” s’inscrit dans cette continuité et propose un metal certes sans surprise, mais à l’écriture et à interprétation sans faille.