NECROWRETCH: The Ones From Hell (DEATH METAL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Necrowretch, grand ordonnateur du death sombre et blasphématoire depuis 2008, a publié trois albums (“Putrid Death Sorcery”, “With Serpents Scourge” et “Satanic Slavery”), des démos, des EP et des compilations. Le groupe avait surpris Music Waves avec “Satanic Slavery”, où il déployait une violence peu commune; le disque était “une œuvre opaque, violente et difficile d'accès, à la mystique noire, aux sonorités caverneuses”. Mais malgré cette reconnaissance naissante, Wenceslas Carrieu a remplacé Kevin D à la basse. La formation publie son quatrième album, “The Ones From Hell”, digne bande-son d’une expédition vers un enfer peuplé des reflets fantomatiques d'Immolation, Vader ou Sinister.

Necrowretch est un trou noir qui engloutit jusqu'à la moindre lumière dès les premiers instants de ‘Pure Hellfire’. Même si la piste est introduite par des arpèges dépouillés, ils sont là pour tisser une angoisse terrifiante et jeter l’auditeur dans un monde aux harmonies corrompues. La guitare saturée se déchaîne alors que sa version dénudée perdure; la mélodie lancinante voudrait attendrir les oreilles, même si les cris percent ces instants hypnotiques. La piste se rapproche de Morbid Angel, Dismember ou Suffocation, notamment quand la six-cordes solitaire ne laisse transpirer aucune mélodie.

‘The Ones From Hell’ débute par une introduction presque hallucinogène, alors que la voix surgit du fond des abîmes. ‘Luciferian Sovranty’ procède de la même fureur douloureuse : rythme intense, riffs déstructurés, batterie épileptique et voix agressive. La terreur augmente d’un cran quand les traits d'une guitare solitaire déversent une pluie de dissonances. Sur cette piste, la voix enrobée de reverb rapproche le groupe du black, de Darkthrone ou de 1349. La guitare de ‘Absolute Evil’ apaise le tempo, les accords bouclent jusqu'à hypnotiser et créent des mirages auditifs, des visions macabres. ‘Codex Obscuritas’ se repose sur une ambiance parfois proche du doom, parfois héritière de Edge Of Sanity. Même si le chant est un peu linéaire, ses cris maculent l’espace de boue, comme avec la “Leçon de Ténèbres” de Elend. L’opus poursuit son chemin de terreur et de fureur auditive. C’est peut-être ce manque d’espace entre les instruments, cette absence de respiration qui écrase ou étouffe la rondelle...

Il subsiste en somme une impression de manque de lumière, même si quelques éclats scintillent sporadiquement parmi les instruments compressés telles des sculptures de César. “The One From Hell” est un sacrilège qui détonne et laisse parfois perdu, car bien qu'il soit effrayant dans ses moindres détails, ou ses mélodies désarticulées, il laisse égaré dans sa brume harmonique aux sonorités étouffantes.

NECROWRETCH

THE ONES FROM HELL

SEASON OF MIST

DEATH METAL