ARTISTE:

TONY LEVIN

(ETATS UNIS)
TITRE:

RESONATOR

(2006)
LABEL:

AUTRE LABEL

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Guitar-Hero
""
MEGADAVE (13.09.2006)  
4/5
(2) Avis des lecteurs (0) commentaire(s)

Pour tous ceux qui s’intéressent à l’univers de la basse, plutôt de près que de loin, Tony Levin est un nom loin d’être inconnu tant les références qui lui sont faites sont nombreuses et récurrentes. Le grand chauve moustachu qui approche la noble soixantaine est notamment réputé pour son usage du Stick Chapman (basse qui se joue essentiellement en tapping) et l’invention des Funk Fingers (sorte de baguettes qui prolongent les doigts et permettent de taper sur les cordes de basse afin d’obtenir un son de type percussion/slap) qui lui confèrent une signature visuelle unique (imaginez E.T. jouer de la basse avec ses longs doigts). Il a par ailleurs participé au projet Liquid Tension Experiment aux côtés des 3/5 de Dream Theater et est aussi le bassiste accrédité de Peter Gabriel et de King Crimson… Rien que ça !

Même sans le savoir, vous avez dû vous dandiner sur ses lignes de basse sans vous en douter tant ce bassiste est mondialement renommé et sollicité pour jouer sur la plupart des albums divers et variés qui composent la culture collective populaire de l’industrie musicale : John Lennon, Pink Floyd, Liza Minelli, David Bowie… Sur son site web, vous trouverez d’ailleurs la liste exhaustive et impressionnante de ses collaborations artistiques.

Connaissant la réputation du bonhomme, j’étais donc relativement curieux d’écouter ce que pouvait proposer un tel virtuose de la basse en solo.

Pour cet album solo, son cinquième, Tony Levin s’est entouré de la plupart de ses collègues officiant avec lui aux côtés de Peter Gabriel : Larry Fast aux claviers et Jerry Marrota aux fûts. Le line up est ensuite complété par Jesse Gress à la guitare et le frère de Tony Levin, Pete Levin, lequel intervient en complément aux claviers et au chant.

Des « guest » de marque interviennent également sur cet album : Adrian Belew à la guitare (King Crimson) sur le titre « Throw the God a Bone » et Steve Lukather (Toto) qui astique le manche sur le titre « Utopia ».

Tout d’abord, notez que l’album n’est pas un instrumental mais bien un album de rock progressif avec du chant et où les basses sont effectivement bien mises en avant. Passons en revue rapidement l’ensemble des morceaux.

L’album commence d’entrée de jeu avec une nappe de synthé qui laisse de suite place à une magnifique ligne de basse au son slap claquant et au rythme groovy/funk qui vous donne envie de repasser le morceau dès que celui-ci se termine… Ce titre « Break it Down » annonce clairement la couleur en ce qui concerne la place de la basse dans cet album, virtuose, subtile et toujours au service de la musique.

« Places to go » est un morceau particulier où seule la basse accompagne la voix. On y mesure grandement le feeling du jeu de Levin tout en subtilité au niveau des attaques et des harmoniques.

« Throw the God a Bone » prend des airs de rocks des années 50 et 60 avec une note d’humour au travers de l’intervention du chien sur une des pistes (mais il ne joue pas de la basse, il ne fait qu’aboyer).

« Utopia » est une très belle ballade qui devait être instrumentale à l’origine. Les très jolies mélodies vocales et les chœurs sont notamment transcendés par l’utilisation très particulière de la basse avec un son synthé. On notera également l’intervention de Steve Lukather qui fait très bien chanter sa guitare en doublant très judicieusement les plages de basse et en nous gratifiant d’un magnifique solo très expressif.

« Beyond my Reach » est également une ballade très subtile jouée avec seulement la basse, la batterie jazzy et quelques notes de piano pour accompagnement… Le type de morceau pouvant être joué dans un très bon jazz-club en fin de soirée. Tony semble apprécier ce type d’ambiance assez intimiste et personnelle.

« Shadowland » est purement instrumental et a été co-écrit par tous les membres du groupe et cela se ressent dans les différents passages où chacun intervient et enrichit un thème central.

« Crisis of Faith » commence par des mélodies vocales faisant penser à du Zappa, sur fond de batterie avant qu’un solo de violoncelle électrique n’intervienne de manière dissonante sans pour autant perturber le morceau.

« What Would Jimi Do » est un très bon rock, groove, typé des années 70. Ça transpire et ça saigne le bon blues.

« Sabre Dance » est un instrumental qui commence bien grassement avant que l’on ne reconnaisse ce thème tant connu sans savoir d’où il provient réellement : c’est le thème d’un ballet du même nom « la danse du sabre » composé par Khachaturian (je crois : un compositeur classique arménien, 1903-1978 pour info). Cette interprétation est bien sur vitaminée en mélangeant des sections rythmiques plombées en parallèle du thème général.

Le dernier morceau, « Fragile as a Song » clôture l’album sur une couleur plus suave au travers d’une ballade où le chant est encore une fois simplement accompagné du piano avec un rapide passage de basse vers le milieu.

Au final, cet album révèle, au travers d’une excellente production, beaucoup de feeling, un grand éclectisme et une certaine maturité gagnée au fil des années et des nombreuses collaborations musicales… Pour ma part, j’en redemande et je le conseille à tous les amateurs de musique qui tourne bien, que l’on ait ou pas une attirance pour la basse.


Plus d'information sur https://tonylevin-flatiron.bandcamp.com





LISTE DES PISTES:
01. Break It Down - 7:03
02. Places To Go - 5:47
03. Throw The God A Bone - 5:25
04. Utopia - 6:21
05. Beyond My Reach - 5:26
06. Shadowland - 4:58
07. Crisis Of Faith - 2:10
08. What Would Jimi Do - 4:34
09. Sabre Dance - 5:07
10. Fragile As A Song - 4:31

FORMATION:
Adrian Belew: Guitares
Jerry Marotta: Batterie
Jesse Gress: Guitares
Larry Fast: Claviers
Pete Levin: Chant / Claviers
Steve Lukather: Guitares
Tony Levin: Chant / Basse
   
(2) AVIS DES LECTEURS    
KEITH_WAKEMAN
21/08/2007
  0 0  
3/5
7-
Sans être un fan de ce genre musical, je reste charmé par l'originalité de cet album tout en feeling. Les mélodies sonnent des plus classiques, les interprétations beaucoup moins... et pour notre plus grand plaisir. Bien bel exercice que nous propose ce grand bassiste hirsute. Ce disque devrait satisfaire les fans de "Peter Gabriel" et ceux de la Pop-Rock travaillée.

RICK
21/08/2007
  0 0  
2/5
5+

Loin d'être convaincu par cet album, je m'étais pourtant jeté dessus parce que c'est du T. Levin. On le connaît surtout pour ses apparitions aux côtés de Peter Gabriel... Et j'avoue que j'aurais aimé ne le connaître que pour ça. Album solo trop hermétique à mon goût, les mélodies se perdent sans but au fil des pistes et le chant n'est clairement pas le point fort de l'album.


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