A peine plus de trois mois après son collègue Yogi Lang, Kalle Wallner, le guitariste de RPWL, retourne à l’exercice solo, ou plutôt à l’exercice avec un autre groupe, Blind Ego, avec lequel il a déjà enregistré trois albums studio, suivi d’un live en 2017. Depuis sa création en 2007, le line-up a été très changeant, Kalle Wallner restant le seul dénominateur commun ; toutefois ce "Preaching the Choir" reconduit la même formation que sur "Liquid Live".
Si le style de Blind Ego a un peu fluctué au cours du temps, naviguant du prog soft façon Kino à des tendances métalliques un peu plus affirmées où l’ombre de Porcupine Tree n’était pas éloignée, c’est la guitare qui restait l’armature du projet. C’est également le cas ici, mais les aficionados de RPWL qui attendaient une guitare floydienne seront surpris : le ton est ici beaucoup plus tendu, la six-cordes versant plus dans le riff aiguisé que dans le sweeping. Nous sommes dans un genre qui côtoie le hard rock mélodique parfois presque heavy (l’entame de 'Broken Land'), avec une structure de compositions extrêmement classique (deux couplets-refrains, un solo de guitare, un couplet-refrain et une conclusion), faisant la part belle aux mélodies easy listening et aux refrains fédérateurs à reprendre en chœur pendant les concerts ('Preaching the Choir' entre autres).
Aucune originalité à attendre donc dans le développement des titres, à part l’intro du premier et le développement plus progressif du dernier qui pourront davantage se réclamer de RPWL. Reste un album accessible et livrant des morceaux efficaces et carrés, rehaussés par la belle présence de Kalle Wallner à la guitare (mention à l’intervention sur 'Heading for the Stars', qui donne un peu de cachet à un titre plutôt terne par ailleurs).
Entre Muse, Mike & the Mechanics, voire Scorpions, Blind Ego suit un chemin (trop ?) bien balisé, pas effarouchant mais pas inoubliable…