La Vie Sur Mars n'a pas attendu 2018 pour se manifester. Dès 2006, les Yvelinois nous ont lancé un signe assez bruyant. Après deux albums, dont le dernier est paru en 2018, nos Martiens du Perray reviennent avec un EP intitulé ''A La Source''.
L'idée de retrouver ses origines est assez prégnante, mais le groupe ne fait pour autant pas machine arrière. Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents, La Vie Sur Un Mars se classe dans les bacs au rayon pop rock. Le premier morceau est cependant un trompe-l'œil. Brutes de décoffrage, les guitares claquent des gros riffs, la batterie est en verve. Par la suite, les Français cherchent à diluer cette rage en jouant plus en retenue tout en gardant un cap nerveux ('Oiseau De Mauvaise Augure' ou 'A La Source'). Les influences sont assez proches de Luke et de Noir Désir ('Tostaky' nous vient à l'esprit en écoutant 'La Voix') et la reprise de la chanson 'En Secret' de Dominique A surpasse l'originale grâce à son climat hivernal et à la voix troublante de son chanteur, qui tout au long de l'EP est posée, claire mais témoigne d'une agitation intérieure. Pour autant, le pilotage automatique est enclenché et on se serait plu à quelques divergences et autres expériences auto-explosives.
Comme leurs grands maîtres, ces adeptes pop-rock ont une écriture froide et un brin poétique (les mauvaises langues diront que les paroles sont surécrites). 'Oiseau de Mauvais Augure' fait la part belle au champ lexical aviaire alors que du 'Plomb Dans L'Aile' se baigne dans les hydrocarbures. On regrettera toutefois 'La Voix', le portrait peu plaisant d'une fille blonde de tribun. Même si l'on n'est pas en désaccord avec le fond, le rendu apparaît un peu facile, manquant à la fois de subtilité et de courage.
La Vie Sur Mars n'a pas attendu la découverte des scientifiques pour se manifester. Avec ses sonorités pop-rock et une sensibilité à fleur de peau, le groupe nous propose tout au long de cet EP 6 titres un son pop-rock parfois agressif, souvent froid et avec des textes travaillés. Si l'ensemble manque un peu d'originalité, ne boudons pas une écoute mouvementée, en particulier du morceau éponyme.