Last
Autumn's Dream, le groupe suédois d'AOR, a rangé ses suitcases au
grenier en 2018 après quatorze albums produits en autant d'années
de carrière. Mais Mikael Erlandsson, son frontman-compositeur qui
visiblement s'ennuyait ferme, a décidé de rompre le silence et de
créer un nouveau combo. N'hésitons pas à évoquer ici la naissance
d'une progéniture du prolixe susnommé, son nom parlant en effet de
lui-même, et saluons la venue au monde d'Autumn's Child.
Erlandsson
a ici fait appel à quelques fines lames pour lui prêter main forte.
Jona Lee l'homme aux claviers de H.E.A.T. est de ceux-là, tout comme
Robban Bäck batteur chez Mustasch (et ex-Eclipse), Claes Andreasson
le bassiste de Heartbreak Radio et Pontus Äkesson le guitariste de
Moon Safari. Résumons-nous, du hard rock mélodique, du heavy rock,
du hard FM et du rock progressif... lequel va supplanter les
autres ? Pour être concis, disons qu'Autumn's Child fait
du Last Autum's Dream. Etonnant, non ?
De
là à dire que cet album éponyme n'est ni plus ni moins qu'un
nouvel opus de LAD est un pas que nous n'hésiterons pas à franchir.
Et même si, vaine tentative, quelques influences destinées à se
détacher de l'alma mater traversent de manière fugace certaines des
onze compositions proposées ici, c'est bonnet blanc et blanc bonnet.
Comme chez LAD qui a la fâcheuse habitude de nous proposer
bon grain et ivraie au cœur de chacune de ses sorties, cette
première œuvre d'Autumn's Child souffle le chaud et le tiédasse.
Au
rayon des réussites mélodiques, rangeons - malgré quelques chœurs
un tantinet désuets - 'Breaking My Heart Again' et ses jolis soli, le
pêchu 'Glory' tout droit sorti d'un album de LAD et 'Northern Light' dont les atouts folkloriques nous ramènent à Gary Moore et à 'Over
The Hills And Far Away'. Citons également 'Rubicon Sign' et 'Crying For
Love' qui haussent le ton façon H.E.A.T./Eclipse.
Le
reste va de l'agréable, mais peu marquant sur la durée, à
l'ennuyeux qu'il convient d'oublier. Citons dans le clan de
l'acceptable la ballade 'Sayonara Eyes' et
son solo Mooresque, et celle dans le plus pur style LAD 'Heaven Knows
Your Name'. Dans le
camp du futile évoquons 'I'm Done' et ses soubresauts proches de Queen
(les premières mesures et quelques guitares), la troisième ballade 'Victory' d'un classicisme outrageux et 'Face The Music' où l'on croise
Elton John et son piano - 'Don't Go Breaking My Heart' n'est pas loin.
En
termes conclusifs nous dirons qu'Autumn's Child vient de sortir le seizième opus de Last Autumn's Dream et qu'il ne montera pas sur
le podium de leurs œuvres. Ergo, attendons que l'original vienne
nous rendre visite, nous aurons peut-être la chance de tomber sur
une meilleure cuvée.