Au menu, six titres durant de 6 à 10 minutes, de quoi donner au quintette la possibilité de développer leur propos. Tout au long des 45 minutes, cet album va chercher des influences néo-prog donc, mais pas uniquement. Le riff principal de guitare de ‘Wasted Time’ pourrait rappeler le metal progressif de Dream Theater,  tandis que le début de ‘Listen To The Smell Of The Pretty Picture’ se fait tout en douceur, amené par une flûte délicate. Mais d’une manière générale, c’est bien le néo-prog qui se fait ressentir majoritairement, comme sur le premier morceau, ‘Interrompu’, qui va puiser son inspiration dans les vieux albums de Riverside, période "Out Of Myself", surtout sur les couplets. On y retrouve un aspect parfois orchestral en fin de titre avec la présence de claviers en arrière-plan mais dont l’importance se fait sentir.

Au rayon des satisfactions, le morceau ‘Listen To The Smell Of The Pretty Picture’, de par ses nombreuses ambiances, propose une écoute riche et intéressante. Le paroxysme du titre est atteint sur sa deuxième partie grâce à un très beau solo de guitare caractérisé par son côté floydien et un final très réussi. Notons aussi le refrain de ‘Wasting Time’, de loin le passage le plus réussi de l’album : entêtant, simple et efficace, il vous restera dans la tête pendant un moment.

Les quelques sections intéressantes sont toutefois contrastées par certains choix discutables. Le morceau ‘Severn Speaking’ est par exemple entrecoupé de nombreuses interventions de Severn Suzuki lors de son discours aux Nations Unies en 1992 pointant du doigt les dégâts de l’homme sur la planète, créant un effet agaçant sur un titre qui ne proposait pas de grandes qualités à la base.