Julia Paris est précoce. A l'âge de 14 ans, elle s'était déjà inscrite à la Sacem pour déposer ses premières compositions. Neuf années ont passé et l'adolescente a grandi et fait fructifier son stock de chansons dont le nombre, selon les plus audacieux, comprendrait trois chiffres. Pour son premier EP sobrement intitulé de son patronyme, la jeune femme a décidé de nous présenter quatre de ces créations.
Alors que la pochette nous montrait un visage un peu timide, peut-être réservé ou froid, nous étions en droit de nous attendre à une chanteuse à la voix fragile et fluette. La tromperie est l'apanage des apparences ! La première chanson place notre interprète entre un piano et des cordes, un exercice qui aurait pu avoir les effluves empoisonnés d'un piège. Il fallait une voix chaleureuse et langoureuse pour nous faire ressentir toute la détermination d'une femme qui recherche un homme à travers lequel elle pourrait exister. La gravité de ce premier morceau trouve en contrepoint l'atmosphère plus légère de 'Tous Les Deux' et son refrain anthologique et la tranquillité de 'General Joli Coeur' et ce chant en bulles de savon. L'ultime chanson, un peu plus agitée, nous présente une nouvelle face que nous aimerions entendre plus souvent à l'avenir, pourquoi pas dans un format avec des guitares ?
La plume de la jeune femme a baigné dans une encre sentimentale mais jamais fleur bleue. On sent que malgré son jeune âge, elle possède une grande expérience et une sensibilité dont sont pourtant dépourvues la plupart de ses collègues contemporaines sur-médiatisées et pourtant bien plus âgées...
Avec son premier EP (un peu bref quand même, moins de 14 minutes...) sur laquelle sa voix chaleureuse se pose sur des compositions pop élaborées, nul doute que Julia Paris ne se fasse un nom en lettres capitales. ''J'y arriverai/Sans me prendre au sérieux/Sans oublier que la vie est un jeu/Peu importent les échecs/Peu importent les victoires/Je respecte les uns et les autres/Pour écrire mon histoire''. Bonne rédaction, Julia !