Les suédois d'A.C.T reviennent à la charge chez InsideOut avec «Silence», 4ème album du groupe. En tournée avant la sortie de cet opus, vous avez déjà pu les apercevoir lors de leur passage à Versailles en juillet dernier. Si ce n'est pas le cas, voici peut-être l'occasion de vous racheter en vous offrant «Silence» qui s'avère être une véritable bombe progressive.
Mesdames et Messieurs, à vos écouteurs ! le spectacle commence avec «Truth is Pain». Les connaisseurs ne s'y tromperont sûrement pas. Les «happy» progueux suédois nous en mettent plein la vue avec ce refrain on ne peut plus accrocheur et dévastateur. La voix qui, selon mes collègues, était le point faible du groupe sur les précédents albums est au contraire très agréable.
Après une claque d'entrée de jeu, «Puppeteers» et «This wonderful world» sans oublier le côté instrumental de «Out of ideas» assurent brillament la suite de l'album. D'un côté nous avons le talent évident de composition des différents musiciens, et de l'autre, l'excellente production qui fait de «This wonderful world» un des titres majeurs de l'album.
Il faut avouer que l'album se présentait sous les meilleures auspices: Une tournée apparemment réussie, 3 albums qui ont chacun été salué par la chronique et une facilité manifeste dans la création des morceaux.
Pour vous prouver que «Silence» vaut son pesant d'or, nos suédois ne se limitent pas à quelques refrains accrocheurs, un peu de claviers par ici et des guitares par là. Loin de ça. A.C.T, c'est avant tout l'homogénéité d'un style qui leur est propre. De «Hope» à «A father's love» en passant par l'extraordinaire «Into the Unknown» et l'inoubliable «No Longer Touching The Ground», chaque note transpire la bonne volonté, l'envie de jouer et indéniablement, le talent. Que ça soient les subversives notes de piano sur «Useless argument» ou même les brusques riffs de «Call in dead», les musiciens gèrent leur histoire et ne se privent pas de nous le montrer.
La série «Call in dead» à «Father's love» n'est autre qu'un long morceau qui rend cet album encore plus agréable que ce qu'il ne l'était déjà. Changements de rythme menés avec délicatesse, brutal ou tendre, tantôt solide tantôt fragile, A.C.T ne plie pas. A ne pas louper non plus, l'émouvante «Joanna» où le piano prend une toute autre dimension avec une voix on ne peut plus juste.
Comme il l'a déjà été souligné plusieurs fois, l'essence même de ce groupe c'est la variété. Indéfinissable et terriblement attachant, le pays le plus prolifique en matière de rock progressif nous livre ici une des mille et unes merveilles dont il recèle. Si vous êtes passés à côté des 3 premiers albums, vous n'aurez aucune excuse cette fois-ci, laissez-vous charmer par cette simplicité et vos oreilles ne seront pas déçues.