On aurait pu penser qu’après le mythique Budokan, Dream Theater aurait bien du mal à offrir un live aussi alléchant et qu’un nouveau DVD n’était pas près de sortir. C’était sans compter sur la pugnacité de certains membres très actifs de cette formation qui n’ont rien trouvé de mieux que de couper leur set en deux parties et d’inviter sur la seconde un orchestre philarmonique pour les épauler. Et quoi de mieux qu’une anecdote croustillante - se prendre 30 000 dollars d’amende pour avoir dépassé de 3 minutes l’horaire de fin du concert - pour pousser le curieux à visionner cet évènement qui a couté bien cher à son organisateur ?
En dehors de tout aspect marketing, il faut reconnaitre que « Score » est un DVD absolument bluffant que tout fan de DT se doit de posséder. La qualité d’image est parfaite sur un grand plasma, sans aucune pixellisation. Le son est excellemment bien restitué en 5.1 avec des basses assez discrètes.
Si les aspects techniques sont ainsi exempts de défaut comme l’on pouvait s’y attendre avec DT, c’est surtout au niveau du show en lui-même que le groupe fait très fort ! La première source de critiques des années précédentes quant à ses prestations scéniques (comprenez James Labrie) est ici impérial (Sachant qu’il soit possible que son chant ait été retravaillé au montage), tout particulièrement sur des vieux titres peu évidents à chanter car montant très haut dans les aigus. Petrucci et Portnoy font un travail parfait comme d’habitude tout comme le très discret Myung.
Une fois de plus, Jordan Rudess fait dans l’originalité. Ce n’est pas le piano tournant - option déjà présente dans les précédents concerts - mais l’utilisation du « Continuum Keyboard », une sorte de clavier plat permettant d’émuler le son d’une guitare électrique au son très floydien et de passer d’une note à l’autre sans en entendre la transition.
Coté set-list, DT propose dans la première partie une rétrospective de ses 20 ans d’existence. Et quel bonheur de retrouver des titres comme « Another Won » tiré de l’époque ou le groupe s’appelait « Majesty » ou encore « Innocence Faded » avec son final démentiel.
Si l’arrivée de l’orchestre en deuxième partie est un peu frileux avec une introduction longuette, l’enchainement avec la version orchestre/groupe de 6DOIT balaye tout sur son passage et scotche le téléspectateur à son siège pour l’heure suivante. Tous les titres se retrouvent transcendés, d’octavarium au beaucoup moins récent « Métropolis ».
Vous trouverez sur le second DVD une très longue interview - sous titrée en français ! - réalisée avec la quasi totalité des protagonistes ayant fait partie de DT (Dominici, Sherinian,...) retraçant la carrière de ce groupe incontournable, trois extraits de concerts live (dont un de 1993) et une animation basée sur "octavarium" (pas franchement transcendante).
Si vous ne devez posséder qu’un seul DVD de DT, « Score » est celui-là. Il présente la formation dans sa meilleur optique et il arrive de plus à prouver qu’un orchestre philarmonique et un groupe métal peuvent cohabiter sans cette impression de décalage entre la partie classique et la partie moderne.