Servi par une pochette dans la lignée majestueuse de ses prédécesseurs, l’album propose douze titres et  frôle l’heure de musique, ne craignant pas de flirter avec le risque de trop plein dans un genre aussi intense que le thrash. De fait, écouter le disque d’une traite est peu évident et c'est son principal défaut. Mais en se laissant le temps de le découvrir et de l’appréhender par étapes, l'auditeur découvre un disque riche et efficace avec peu de faiblesses.

Le duo formé par ‘Children Of The Next Level’ et ‘WW III’ lance les hostilités de la meilleure des manières. Il y a la hargne mais aussi le côté mélodique au travers de soli et riffs ébouriffants. On retrouve des refrains percutants portés par un Chuck brillant, avec un ton abrasif impressionnant, véritable marque de fabrique de Testament. Dans la suite pas mal de choses sont bonnes à piocher comme on choisit dans le menu d’un restaurant où l’on aime revenir. Dans la recette classique de Testament, il y a de quoi faire un bon repas avec ‘Night Of The Witch’, ‘False Prophet’ ou ‘The Healers’, dignes représentants d'un savoir-faire hors normes.

A côté de ces plats de choix, il y a dans le disque de petits desserts qui voient Testament sortir de sa zone de confort. Portés par un groove digne de Pantera, ‘City Of Angels’ et ‘Symptoms’ sont séduisants, mettant en avant un côté heavy, quelques chœurs, un chant plus posé remarquable et un bon côté bien gras qui écrase tout à la façon d’un Slayer. Le groupe se fait plaisir avec ‘Curse Of Osiris’ au ton très percutant aux frontières du death avec une rare puissance de frappe. Au chant Chuck se déchaîne, parfaitement aidé par Steve Souza et Del James, le tout formant un trio percutant impressionnant.