Attention, la présence de ce groupe sur le label F2 Music, et par conséquence dans les pages de Music Waves, ne se justifie que par la présence de l'emblématique leader de "Magenta", Rob Reed, accompagné pour l'occasion par deux membres du groupe gallois "The Storys" (ce dernier se définissant comme un groupe de Country Rock), et d'une pléiade d'invités prestigieux au pédigrée impressionnant (dont Sam Brown, vocaliste entre autres de Pink Floyd).
Le mariage entre les deux aboutit à Chimpan A, groupe dont la musique se retrouve aux antipodes des deux groupes pré-cités. Le melting-pot musical de cet album nous emmène ainsi du côté du trip hop, et des rivages fréquentés entre autres par Massive Attack ou Moby, avec quelques pointes de techno et des passages plus cool, type lounge-musique, le tout sur fond de rythmiques plutôt lascives.
Plus concrètement : après une ouverture très calme et assez quelconque s'étalant sur les 3 premiers morceaux, l'album prend véritablement son envol en plage 5 ("The Secret Wish"), en samplant notre "Tubular Bells" planétaire de manière magistrale (thème et sons de cloches tubulaires). S'en suivent alors des morceaux superbes, tant dans la construction que dans leur interprétation, avec "The Last Night on Earth" comme point culminant.
Du côté de l'interprétation, on retrouve de ci de là quelques sonorités de claviers typiquement reediennes, offrant un savoureux mélange entre des sons quelque peu rétros et l'armada moderne déployée pour coller au style de cette musique. De même, quelques soli de guitare semblent issus des compositions de "Magenta" (intro de "It's Only Sin", ou final de "You move in Me"). Malheureusement, les auteurs ont également invité un DJ pour coller quelques scratchs de platine totalement incongrus (je n'ai d'ailleurs jamais compris l'intérêt de ce type d'intervention, quelque soit le style de musique concerné).
En revanche, le véritable point fort de cet album réside dans les interventions vocales des invités féminins, qui sont tout simplement fabuleuses : au groove de Sam Brown ("Sam's Song" notamment) répondent entre autres les vocalises incroyables de la soprano Sian Cothi, dont les performances dans les aigus sont tout simplement extraordinaires ("The Last Night on Earth").
En conclusion, je ne saurai trop conseiller à l'auditeur de prendre le temps d'écouter cette galette, en laissant de côté le fait qu'il n'y ait pas d'éléments progressifs à se mettre entre les oreilles, car heureusement, le plaisir musical n'est pas limité à notre genre de prédilection.