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"Le fantôme de Phil Lynott et le spectre de Thin Lizzy rôdent dans ce "Hit The Ground" inespéré."
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Pour estimer à sa juste valeur ce que représente ce "Hit The Ground", il va être nécessaire d’expliquer d'où vient Grand Slam. Et pour bien comprendre les origines de ce combo, il va falloir, à l’entame de cette chronique, faire un peu de paléontologie en remontant au 4 septembre 1983 et à ce dernier concert de Thin Lizzy au Monsters Of Rock de Nuremberg pour en découvrir les prémices, car c’est bien cette épitaphe scénique qui sera à l’origine de la naissance de Grand Slam.
En effet, bien que la (soi-disant) simple escapade en solo de Phil Lynott date du mois de juillet de la même année, ce sont bien les adieux de Thin Lizzy qui amenèrent le célèbre bassiste à donner vie à Grand Slam. Le frontman entraîne alors avec lui, au début de cette aventure en 1984, le guitariste John Sykes issu de Thin Lizzy. Rapidement, ce dernier rejoint Whitesnake, son départ précipitant l’arrivée de Laurence Archer (Stampede). Le groupe tourne tout au long de cette année 1984, mais aucun label ne se laisse convaincre, Lynott traînant comme un boulet sa réputation de junky. Le combo donnera son dernier concert le 4 décembre sans avoir pu sortir son premier album. Le 4 janvier 1986, Phil nous laissa orphelin et le silence se fit assourdissant…
Plus de trente ans plus tard, las de n’entendre évoquer le combo qu’en tant que mythe, Laurence Archer choisit de forcer le destin en tissant un lien entre l’histoire inachevée et son rêve d’aujourd’hui, offrir une renaissance au groupe de sa vie et sortir enfin ce premier album, fierté qui lui a si douloureusement été refusée il y a si longtemps. Et c’est ainsi que le phénix s’ébroua et déploya ses ailes encore maculées de cendres. Lorsqu’il prit son envol, au creux de ses serres scintillait "Hit The Ground".
Cet opus miraculeux voit aujourd’hui le jour grâce aux talents conjugués de Laurence Archer, de Dave Boyce (Samson, The Quireboys) à la basse, de Benjy Reid (Praying Mantis) à la batterie et, last but not least, de Mike Dyer au micro. Issu du monde des comédies musicales londoniennes (Jesus-Christ Superstar, Notre-Dame de Paris, Blood Brothers), l’artiste, sans aucunement singer Lynott, parvient sans contexte à rappeler la voix du Maître tout en évoquant celle de Gary Moore. Voilà qui est juste parfait pour interpréter les mélodies de classic rock ethniquement celtique et jouées avec une ferveur hard rock qui caractérisaient le Roi Lizzy. Grâce à une production impeccable et une volonté de ne pas rester fermement cloîtré dans les sonorités sépia du passé, cet album, forcément très 80’s, diffuse pourtant une fraîcheur de jouvencelle. Comme si le spectre de Lynott s’évadait de vieux vinyles poussiéreux remisés au grenier pour venir poser une main bienveillante sur les épaules des musiciens.
L'œuvre propose dix titres. Tous ont été composés durant les années bénies, mais seuls cinq d'entre eux ont véritablement connu une vie antérieure. Les cinq autres morceaux restés dans les cartons ont en leur chair le même ADN que celui de leurs congénères, celui de leur concepteur, Laurence Archer. Les cinq premiers (co-écrits avec Lynott et Stanway) sont 'Nineteen', dernier single de Phil plus acéré ici que l’original, l’exceptionnel 'Military Men' (quel break, quels riffs !), qui figure sur l'album "Run For Cover" de Gary Moore, le percutant 'Dedication', plus heavy que dans sa vie passée, l’émouvant et fort irlandais 'Sisters Of Mercy' et son clin d’œil à l’'Emerald' de Thin Lizzy ("Jailbreak") et 'Crime Rate', blues jazz rock qui évoque 'Fats' du géant précité ("Renegade").
Les cinq nouveautés respectent l’héritage. Nous sont ainsi proposés 'Gone Are The Days', titre nostalgique mais pêchu comme un ado en goguette, qui rappelle le 'Do Anything You Want To' de Thin Lizzy ("Black Rose"), le titre éponyme, empli quant à lui d’inspiration respectueuse à Lynott (quel panache !), 'Crazy', glamour et boogie à souhait, 'Long Road', acoustique sensuel et élégant comme un 'The Sun Goes Down' des Maîtres ("Thunder And Lightning") et 'Grand Slam' un instrumental pêchu avec son break hispanisant renvoyant à 'Mexican Blood' de Thin Lizzy ("Renegade").
Comme une station de radio ayant cessé d’émettre qui hante à nouveau les ondes en se parant de sons modernes, ce "Hit The Ground" inspiré, généreux, mélodieux et épique, nous permet de retrouver avec plaisir et nostalgie un ami de longue date. Le fantôme de Phil Lynott rôde dans les frondaisons de cette bâtisse. Frissons garantis.
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LISTE DES PISTES:
01. Gone Are The Days 02. Nineteen 03. Hit The Ground 04. Military Man 05. Crazy 06. Dedication 07. Long Road 08. Sisters Of Mercy 09. Crime Rate 10. Grand Slam
FORMATION:
Benjy Reid: Batterie Dave Boyce: Basse Laurence Archer: Guitares Mike Dyer: Chant
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(3) AVIS DES LECTEURS
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(1) COMMENTAIRE(S)
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2.5/5 (2 avis)
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STAFF:
4.7/5 (3 avis)
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