Si le nom Dätcha Mandala ne vous est pas inconnu, c'est certainement parce que ce jeune groupe aquitain a fait la première partie des Insus en 2017 au Stade de France, seulement quelques semaines avant la sortie de leur premier album en octobre de la même année. Mais vous pourriez tout autant connaître leur nom grâce au talent que le jeune trio bordelais a maintes fois étalé sur les scènes du sud-ouest et d'ailleurs.
La musique des Dätcha Mandala oscille entre stoner, blues-rock et rock psyché et la livrée 2020 s'inscrit dans cette même lignée. 'Stick It Out', 'Mother God' et 'Who You Are' ouvrent l'album dans une veine stoner pour la première et aux riffs blues-rock rappelant Led Zeppelin pour les suivantes sur lesquelles la slide guitar et l'harmonica terminent de vous plonger au cœur des seventies.
L'harmonica est de nouveau à l'honneur sur 'Missing Blues' sur fond de blues cajun fleurant bon le bayou louisianais. Le chant parfois un peu nasillard de Nicolas Sauvey y est étouffé comme passé sous le filtre d'un ampli fait maison. Ce type d'arrangement met en lumière la patte créative des Bordelais et rend leur son unique. "Hara" se caractérise également par une prise de risque sur certains titres comme 'Morning Song', très inspiré des Beatles ou 'Sick Machine' au relents disco rappelant les Scissor Sisters ou Blondie.
Contrairement à ce que peut laisser penser l'artwork très oriental ou le titre de l'album ("Hara" représente le point d'équilibre entre ciel et terre dans les cultures chinoises et japonaises), les influences psyché sont moins présentes que sur le premier album. Seul 'Moha' s'inscrit dans cette mouvance avec des sonorités proches des Doors période 'The End'. La fin de l'album oscille de nouveau entre le stoner énergique de 'Eht But', le final endiablé de 'Pavot' et le blues sudiste langoureux d'un 'Tit's' acoustique et mélancolique et de 'On The Road' rappelant les légendes seventies d'America ou Barclay James Harvest. Références.
Dätcha Mandala ne veut pas se cantonner à un seul style et explore les palettes de la musique seventies. À la recherche de son style ? Les grincheux leur reprocheront en effet ce positionnement entre-deux mais le mélange s'avère suffisamment varié et équilibré pour rendre ce "Hara" plus qu'intéressant. Avec une production exemplaire, et l'énergie communicative d'un trio à la technique sans faille , il s'adresse évidemment aux amateurs de musique sudiste entre blues, stoner et rock, à ceux que la sueur et la poussière ne rebutent pas.