Originaire de Cergy-Pontoise dans le Val d'Oise, Delta Tea est un jeune groupe de rock/metal progressif instrumental dont les influences musicales gravitent de Pink Floyd à Haken en passant par Deep Purple ou Chick Corea. Les quatre Franciliens sortent ce printemps leur premier EP intitulé "The Chessboard".
Dès les premières minutes de l'introductif 'Chessboard', les influences jazz du combo sautent aux oreilles. Et c'est encore plus criant sur 'Delocalized' où se mêlent riffs acérés, claviers aériens, breaks jazzy et polyrythmies. La batterie subtile rappellera aux fans de Plini le premier "Trilogy" sorti en 2015. Les phrasés plus métalliques et les constructions déstructurées évoqueront également les Allemands de Panzerballet avec toutefois plus de retenue et de subtilité dans les développements des thèmes d'une richesse mélodique rare.
Adeptes des ambiances cinématographiques, les quatre musiciens émaillent leurs compositions d'atmosphères changeantes et intrigantes ('Until Dust') dignes d'un space rock opera. L'équilibre des compos et de la production met chaque instrument au même niveau évitant l'écueil du groupe instrumental se cantonnant à l'accompagnement d'un soliste. L'écriture collégiale, les constructions de titres élaborées, la technique impeccable des protagonistes (les solos incroyables de 'Share') et l'apport d'ambiances cinématographiques donnent vie à une musique riche et passionnante, et asseyent l'identité déjà bien affirmée de Delta Tea.
Avec près de 35 minutes en seulement quatre titres, "The Chessboard" est un EP qui flirte avec la durée d'un album plus classique, à un titre près finalement. Mais surtout, il regorge de pépites créatives se révélant au fil des écoutes que l'on promet nombreuses aux amateurs de prog, de fusion (sans tomber dans l'expérimentation extrême). Il est le premier volet d'un projet plus global dont les prochaines pierres en dévoileront plus sur un concept dont le groupe donne déjà quelques clés dans le livret très travaillé de l'objet. Vivement la suite !