STONE OF A BITCH: Intimalicious (ROCK ALTERNATIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Après un premier album qui annonçait une couleur sombre, nous retrouvons Stone Of A Bitch pour un nouvel EP, dont la durée de 27 minutes flirte avec celle d'un album LP depuis que le vinyle est revenu à la mode.

Le sens de ''Intimalicious'', titre du nouvel album, se décrypte par la pochette : Christelle, la belle chanteuse du groupe, est allongée sur le sable chaud d'une plage, plongée dans une profonde réflexion, et ne voit pas arriver un bataillon de crabes prêts à la prendre d'assaut. Le duo qui travaille sur l'esprit bicéphale de la nature humaine trouve là une illustration parfaite de son objet d'études entre part de lumière et menace des ténèbres, une intimité malicieuse (la malice étant à prendre dans son sens originel de "méchanceté").

D'entrée de jeu, Stone Of A Bitch nous entraîne au-dessous du volcan avec 'Roses', un rock sec porté par ses percussions arides et une basse tentaculaire. Des roses, le duo semble avoir retenu les épines plutôt que les pétales : le voyage ne sera pas d'agrément et promet d'être mouvementé, délivrant de brusques poussées d'adrénaline instrumentale, avec la lente montée en puissante sur 'Pulp Me In' et son petit solo de guitare. 'A-Twin' est une séance d'électrochocs progressive où le groupe laisse un temps de répit à l'auditeur avant de l'écraser sous une rythmique de rouleau compresseur. Le morceau se montre imprévisible.

Rock et électro cohabitent en toute complicité, une nouvelle façon d'illustrer la dualité de nos êtres comme peut le suggérer également le titre 'Poison Namaste' (le bonjour empoisonné). Loïc révèle un véritable talent pour l'alchimie musicale. Si la part des ténèbres pèse de tout son poids sur la balance, un peu de lumière peut être entrevue, comme sur les couplets plus tranquilles de 'Silk N' Silver', contrastant avec les refrains musclés. Sur cette dernière piste, on tend vers une épure, un aspect plus nu comme si Stone Of A Bitch se présentait sans défense face à des auditeurs-crabes. La voix de Christelle est de plus en plus magnétique, sensuelle même lorsqu'elle se montre dure ('Roses') voire complètement acrobatique ('Pulp Me In').

Avec "Intimalicious", Stone Of A Bitch nous jette au plus profond d'un grand puits où sont disposés des miroirs révélant notre nature double. Si l'album est plus court que le précédent, il semble plus maîtrisé avec le chant vertigineux de sa chanteuse et des compositions plus ténébreuses. Un disque à mi-chemin entre le "Play Et Blessures" d'Alain Bashung et les meilleurs crus de Kas Product mais avec toujours une once d'inventivité et d'originalité.

STONE OF A BITCH

INTIMALICIOUS

AUTRE LABEL

ROCK ALTERNATIF