Il faut dire qu’en quelques années d’existence seulement, les amis d’enfance ont eu la chance d’ouvrir pour des grosses cylindrées comme Avenged Sevenfold, Ministry, Devin Townsend ou encore Hatebreed, parmi d’autres. Des ambitions que l’on retrouve dans les propos même du groupe qui déclare que son nouvel opus est un mélange entre le groove de Lamb Of God, la lourdeur de Slipknot et le côté accrocheur de Rammstein.

Accrocheuse, la musique de Fight The Fight l’est totalement. Les musiciens semblent y mettre un point d’honneur avec des formats courts, efficaces, rentre-dedans et immédiats. Globalement, le style qui prédomine est celui du metalcore, avec des couplets en chant guttural et des refrains mélodiques au chant clair (‘Pacemaker’, ‘Love’). Et puisque nous parlons des refrains, il est évident qu’un soin particulier leur a été apporté comme en témoigne l’excellent ‘Dying’, mettant en exergue la voix hurlée très aigüe du chanteur, mais aussi le très bon ‘Calling You Back’ ou encore ‘Paradigm’ et son refrain lorgnant davantage du côté de la pop metal, mais toujours très entêtant.

Il serait néanmoins réducteur de se limiter à l’aspect metalcore de la musique des Norvégiens avec un titre éponyme, ‘Deliverance’, qui casse la baraque en quelques instants. L’approche très moderne dans les sonorités et une production très brillante font de ce morceau un étendard de l’album, dans un registre proche du djent avec ses phrasés de guitare syncopés et ses riffs lourds et groovy. La patte de Rage Against The Machine se fait ressentir sur l’inattendu ‘Triggerfinger’, assez lourd et lent, avec un chant rappé réussi, quoiqu’un peu fatigant sur la durée. Il y a même du Slipknot sur ‘Pitbull’ et ses guitares nu metal.