Les auteurs reviennent aux sources du mythe au travers de l’histoire de Johan Conrad Dippe. Accusé d’expérimentations sur les hommes et les animaux, il a inspiré la nouvelle à Mary Shelley. Porté par une pochette glauque qui colle avec le thème, le disque s'écoute comme on découvre un roman d’épouvante ou un film d’horreur à l’ancienne.  Composé de onze titres, il nous entraîne au fond des abysses. Une fois une intro digne des films de la Hammer passée, le plongeon est total. On navigue d’acte en acte dans un pur black metal symphonique avec un travail remarquable sur des orchestrations montrant un côté cinématographique digne des œuvres de Tim Burton.

Deux titres font office de moments phares. Dramatique et baroque, ‘Sewn For Solitude’ bénéficie d’un air de violon qui amène un côté romantique. Il y a de la force brute avec un chant hargneux impressionnant, mais aussi de la mélancolie avec une pincée de chant clair et surtout une folie à la fois belle et effrayante. ‘Like A Conscious Parasite I Roam’ est dans la même lignée avec encore plus d’emphase au travers de chœurs et d’une partie instrumentale finale de toute beauté en forme de tourbillon émotionnel.

A côté il y a de très bons titres comme ‘Scourged Ghoul Undead’, ‘The Necromancer’, ‘Der Vampir Von Nürnberg’ et ‘Skull With A Forked Tongue’ qui sont incroyablement riches. Baroques, flamboyants, sombres et violents, ils montrent la force de Carach Angren pour un black symphonique de premier ordre avec un côté théâtral mis en avant et cette superbe alternance des chants. Enfin on notera deux curiosités avec ‘Franckensteina Strataemontanus’ et ‘Monster’. Plus courts, ils mettent en avant un côté martial et industriel pas loin d’un Manson ou de Rammstein et amènent un côté terrifiant en phase avec l’histoire contée.