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""The Future Bites" de Steven Wilson est l'album le plus contemporain de sa carrière, visant à lui permettre d'obtenir une reconnaissance encore plus grande par son orientation électronique malgré un manque de transcendance."
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3/5
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Depuis le début de sa carrière (solo), inlassablement Steven Wilson s’est mis en tête de ne pas sortir le même album deux fois de suite. En cela, il faut lui reconnaître une certaine constance qui l’a d’ailleurs toujours accompagné avec comme motivation première la recherche d’une reconnaissance plus grande. Il a tour à tour abordé la musique électronique (No-Man), l’ambient élitiste et bruitiste (Bass Communion), la pop mélancolique accessible (Blackfield) et, avec Porcupine Tree, le psychédélique, le progressif, la pop et enfin le metal pour finir sur un concept album, le tout à un rythme de plusieurs disques pour chacune de ces périodes.
Tous ces projets, dont certains sont encore d’actualité, peuvent être considérés comme des laboratoires stylistiques grâce auxquels Steven Wilson s’épanouit seul avec jusqu’à présent une grande réussite, tant critique qu'auprès d'un public qui est de plus en plus nombreux à le suivre. Malgré tout, si ce public s’élargit, les fans de la première heure commencent à douter des capacités de l’artiste pour maintenir son inspiration et la qualité de ses compositions en raison du rythme rapide de ces changements de styles.
Sans surprise puisqu'annoncé, le nouvel album aborde une musique plus contemporaine, plus moderne, plus actuelle. Exit les guitares électriques et les développements quelque peu progressifs et jazzy qui émaillaient encore parfois certains titres pop du dernier album… Ici l’auditeur baigne dans l’électro trip hop direct made in Wilson avec la question sous-jacente : est-il parvenu à transcender le style ?
"The Future Bites" par sa nature constitue l’album le plus accessible de Steven Wilson et sans doute le plus à même à lui faire briser le plafond de verre de la reconnaissance populaire après laquelle il ne cesse de courir. Passée une courte intro qui annonce la couleur, 'Self' se dévoile sous des atours plutôt enjoués, notamment par des chœurs féminins qui se retrouveront plusieurs fois dans l'album. Après ce morceau plutôt simple, 'King Ghost' rehausse un peu l'intérêt avec une mélodie entêtante enjolivée par la voix de tête de Steven Wilson et de très bons arrangements. Si Prince était une inspiration pour "To The Bone", celle-ci se retrouve sur 'Eminent Sleaze' avec des basses mises en avant et des chants gospels qui se fondent plutôt bien dans le titre mais dont le manque de développement est frappant. C'est bien l'une des premières fois que l'on ressent une continuité entre deux albums plutôt qu'un changement marqué, comme en témoigne 'Follower' qui n'est pas sans rappeler 'Détonation' présent sur "To The Bone".
A force de simplifier son propos, sa musique en devient presque commune, au risque d'estomper la patte wilsonnienne qu'il arrivait jusqu'à présent à insuffler à ses compositions notamment dans l'aspect mélancolique. Celle-ci se retrouve fort heureusement dans 'Man Of The People', un des meilleurs titres de l'album et dans le morceau de clôture 'Count Of Unease' qui rappelle un peu 'Song Of Unborn'. Entre-temps, '12 Things I Forgot' fait figure d'intrus tant il dénote dans l'ensemble avec son climat pop acoustique et organique qui aurait pu trouver aisément sa place dans un album de Blackfield. Enfin, du haut de ses neuf minutes, 'Personnal Shopper' pouvait entretenir encore l'espoir d'un titre à la construction alambiquée telle que Wilson aime en proposer. Hélas le titre souffre d'une linéarité prégnante, certes entraînante, et l'intervention péremptoire de Sir Elton John n'apporte finalement pas grand-chose dans un rôle à contre-emploi de son exubérance habituelle. De là à voir le titre utilisé dans les salles de sport dès leur réouverture, il n'y a qu'un pas à franchir.
Ajouter à cela le fait que l'album dénonce notamment la surconsommation tout en proposant dans le même temps à l'achat une multitude de supports et de versions coûteuses, il se peut que le message soit mal compris. Finalement, "The Future Bites" n'est pas désagréable mais laisse un arrière-goût d'inachevé, malgré quelques bons titres, dévoilant un aspect un peu nouveau et assumé de Steven Wilson, enrobant un discours revendicatif sous des rythmes plutôt entraînants. Steven Wilson tient là son "Let's Dance" dont l'accroche de la chronique, valable aussi pour Wilson, disait : "L'album qui permet à Bowie d'accéder au grand public... mais qui lui fait perdre ses fans de la première heure". Sur ce point, Steven l'accepte pleinement.
Plus d'information sur
https://stevenwilsonhq.com
LISTE DES PISTES:
01. Unself 02. Self 03. King Ghost 04. 12 Things I Forgot 05. Eminent Sleaze 06. Personal Shopper 07. Man Of The People 08. Follower 09. Count Of Unease
FORMATION:
Bobbie Gordon: Chant / Choeurs Crystal Williams: Chant / Choeurs David Kosten: Programmation Fyfe Dangerfield: Chant / Choeurs Michael Spearman: Nick Beggs: Basse Steven Wilson: Chant / Guitares / Claviers / Percussions Wendy Harriott: Chant / Choeurs Elton John: Chant / Invité Rotem Wilson: Chant / Invité
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(7) AVIS DES LECTEURS
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Peut-on reprocher à un artiste de se diversifier, de s'essayer à d'autres registres ? Certes non. The Future Bites est-il pour autant une réussite ? Certes ... non, non plus. Hélas. A l'écoute de cet opus, je me demande, est-ce réellement ce que SW a voulu faire, ou est-ce un diktat imposé (par lui? par sa maison de disque? pour l'argent? je me perds en conjectures) ? Ce virage résolument électro lui apportera-il de nouveaux fans ? Pas sûr. Risque t'il de lui faire perdre ceux de la première heure ? A voir.
Oui, ça fait beaucoup de questions, mais ce disque en pose beaucoup. Ce n'est pas qu'il soit mauvais, loin de là, la patte SW reste perceptible, les titres sont travaillés, aucun doute, mais bon ... est-ce que cela suffit ? Clairement non, et son écoute me rend nostalgique de Hand. Cannot. Erase, son meilleur album et de loin. Ici, seul le titre "12 things I forgot" peut revendiquer la filiation. Alors, SW aurait-il oublié une 13ème chose en route ? SW a beau déclamé "follow me", bah non, ça sera sans moi sur ce coup là. De fait, je serai vigilant sur la prochaine sortie, et je me rejette derechef sur Hand. Cannot. Erase.
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Avec "The Future Bites", Steven Wilson fait du Steven Wilson. Ce n’est ni une évolution, ni une prise de risque. Le côté electro est présent dans sa musique depuis le début de sa carrière (écoutez le titre ‘Phase III’ de "Voyage 34" de Porcupine Tree paru en … 2000). Idem pour la pop : ‘Piano Lessons’ de Porcupine Tree sur "Stupid Dream" (1999) n’est rien d’autre qu’un titre britpop à la Oasis.
Pour moi le problème de "The Future Bites" est justement qu’il est sans surprise et relativement peu inspiré. On est ici plus dans le recyclage de ce qu’il a déjà fait que dans une volonté de prendre le contre-pied de ses fans (en tout cas de ceux qui le suivent depuis plus longtemps que ces débuts en solo). Par exemple ’12 Things I Forgot’ sonne comme un morceau écarté de la tracklist de "To The Bone" et recyclé ici. Idem pour ‘Personal Shopper’ qui aurait très bien pu figurer sur "Love You To Bits" de No Man.
Finalement, le plus surprenant avec "The Future Bites" est qu’il me prouve l’attachement que j’ai envers ce grand musicien. Car après avoir trouvé cet album sans grand intérêt, je me surprends à l’apprécier de plus en plus au fil des écoutes … même si je me pose la question philosophique de savoir si le fait de trouver le bonheur est réellement une bonne nouvelle pour un artiste et si Steven n’est pas aujourd’hui plus intéressé par les gâteaux au chocolat en famille que par la musique ...
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Steven Wilson fait partie de ces artistes trop rares, comme David Bowie ou Peter Hammill, qui, loin de se cantonner à un style prédéfini, n'hésitent pas à se mettre en danger en faisant parfois un grand écart propre à dérouter leurs fans les plus fidèles. Personnellement, je raffole de ces musiciens dont je ne sais jamais à l'avance ce que je vais découvrir ni sur quels chemins de traverse ils vont vouloir m'entraîner.
Parfois, la surprise s'accompagne d'un ravissement béat, parfois, c'est la douche froide. Bowie s'est planté (et je ne parle pas de "Let's Dance", il a fait bien pire), Hammill s'est planté, c'est au tour de Steven Wilson de le faire avec "The Future Bites". Car que retenir de cet album insipide si ce n'est une batterie bien souvent métronomique et des voix trafiquées ? Calgepo se demandait si Wilson arriverait à transcender son hip-hop électro : la réponse est non ! 'Self', 'Eminent Sleaze', 'Man of the People' et 'Follower' sont d'une monotonie exaspérante et 'King Ghost' ne sort la tête de l'eau que par la grâce d'un chant dans l'aigu qui donne un peu de relief au morceau.
Des trois titres différents de l'album, '12 Things I Forgot' aurait fait un titre passable sur un album de Blackfield et 'Personal Shopper' aurait fait un titre passable sur un album de Porcupine Tree. Seul l'atmosphérique 'Anyone But Me' dégage un parfum envoûtant. Un titre intéressant sur tout un album, c'est peu, même si ce titre est magnifique.
Encore une fois, pas question de reprocher à Steven Wilson sa détermination à vouloir offrir au public chaque fois quelque chose de différent. Mais cette fois, pour moi, ça ne fonctionne pas. Il ne reste plus qu'à attendre le prochain album qui ne pourra qu'être meilleur.
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(5) COMMENTAIRE(S)
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Tiens je viens de me rappeler un passage de son autobiographie parue il y a un peu plus d’un an où SW expliquait être désormais plus attiré par la qualité que par la quantité d’albums qu’il sort.
Alors au vu des deux derniers skeuds qu’il nous a pondu, j’imagine pas ce que ça aurait donné s’il avait sorti 1 ou 2 albums par an.
D’ailleurs Steven ça serait cool de nous présenter un petit single de The Harmony Codex, parce que ça fait quand même pas mal de temps que tu nous en parles et que ton dernier « grand » album remonte tout de même à 2017
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Bon après plus de 3 mois à me décider à l'acheter en vinyle ,car vu que j'ai tout les autres ,pourquoi pas lui Maintenant mon avis. Et bien c'est comme la musique prog des années 70 qui se sont reconvertit dans les années 80 On regarde Bowie avec son let's dance. Yes avec son numéro de numéro de série en titre de l'album. Genesis "Abacab" Ange avec son "moteur" horrible cet album d'ailleurs. Et pleins d'autres encore. Bref tout est accessible mais parfois c'est a vomir ,on écoute un titre comme "12 thing..." Pour moi c'est impossible surtout venant de Sir Wilson. Sinon le reste de l'album est écoutable ça serait quelqu'un d'autre on le trouverait sûrement excellent. Mais bon si on veut de l'électro aboutit il faut aller voir du côté de Thom York avec son Animal. Car ici c'est simpliste trop certainement pour ses fans de première heure . Bref Sir Wilson veut la reconnaissance commerciale ,la reconnaissance du génie musicale il l'a déjà eu. Peut être a t'il lui aussi vendu son âme au diable
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c'est marrant comme les goûts et les couleurs peuvent être différents ! je trouve la pochette super réussie malgré sa simplicité et je trouve qu'elle ressemble à son contenu : plein de faux-semblants.... Je pense que c'est un album à creuser d'urgence pour en retirer toute sa substantifique moelle. Sous sa fausse simplicité l'album cache de vraies pépites qui ont été pensées et assumées de bout en bout. Un travail d'orfèvre. Par contre je comprends complétement que de nombreuses personnes n'adhèrent pas.
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Outre la "critique" de l'album postée par ailleurs, un petit commentaire pour souligner la nullité de la pochette ! Pas possible de faire des trucs aussi moches aujourd'hui quand on dispose de budgets comme Steven Wilson et d'une pléthore d'artistes capables de pondre des artworks de toute beauté !
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Je trouve dures toutes les critiques qui s'abattent sur cet album alors qu'il contient de véritables pépites, pop certes, mais pépites quand même. Wilson ne fait plus du Porcupine Tree, que chacun s'en accommode, ou s'en passe. Oui, la musique de SW est moins progressive (quoi que ...) mais le talent de composition et d'écriture dont il fait preuve est bluffant. Calgepo parle de Bowie dans sa chronique, et il aurait tout aussi bien pu citer Prince ou Tears For Fears pour la qualité des arrangements ou pour la force mélodique qui se dégage de l'album. Je comprends que l'on y soit pas réceptif, mais sa musique me touche à chaque fois. C'est la pop que j'aime et que je ré-écoute avec plaisir.
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LECTEURS:
2.8/5 (13 avis)
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STAFF:
2.7/5 (11 avis)
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Avec son nouvel album "The Future Bites", Steven Wilson est revenu sur la confirmation du tournant electro-pop dans sa musique au micro de Music Waves.
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