WHITE STONES: Kuarahy (DEATH METAL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Martin Mendez est le bassiste d’Opeth depuis l’enregistrement de "My Arms, Your Hearse". Il a donc connu toutes les périodes musicales du groupe et il sait très bien à quel point bon nombre de fans sont nostalgiques de l’époque où les Suédois ont marqué à jamais de leur empreinte le death metal progressif. Alors est-ce par opportunisme ou par simple nostalgie qu’il a fondé White Stones ? Est-ce pour donner aux fans ce qu’ils réclament depuis dix ans et que Mikael Akerfeldt refuse obstinément ? Nul ne le sait et il est d’ailleurs vain de faire un procès d’intention à l’Uruguayen. Mais force est de constater que ce nouveau projet renvoie à la période pré-"Héritage" d’Opeth par de nombreux aspects, même si Martin Mendez a eu l’intelligence de rattacher White Stones à sa propre histoire en le nommant du nom du quartier où il a grandi à Montevideo.

Quoi qu’il en soit, "Kuarahy" est un album death metal à l’ancienne, avec des riffs groovy, des changements de tempo fréquents, un chant growl omniprésent et des structures musicales souvent empruntées, comme il se doit, à Opeth (‘Kuarahy’, ‘Worms’). Mais alors que le death metal des génies suédois était capable de nous transpercer de part en part de son pouvoir émotionnel, celui de White Stones nous laisse de marbre et plutôt dubitatifs. Tout simplement parce que Martin Mendez n’a pas et n’aura sans doute jamais le talent de composition de Mikael Akerfeldt.

Certes, l’album tient la route. L’exécution est sans faille, les lignes de basse de Mendez sont brillantes, les solos de guitare de Fredrik Akesson, lui aussi membre éminent d’Opeth, sont toujours aussi inspirés. Mais la majorité des compositions de "Kuarahy" sont ennuyeuses. La faute à des riffs trop répétitifs (‘Drowned In Time’, ‘Guyra’) et à un manque cruel de puissance (‘Infected Soul’). C’est d’ailleurs là que le bât blesse vraiment. Car pour mettre en valeur la basse de Martin Mendez, White Stones a fait le choix de limiter considérablement la saturation des guitares, si bien que le son de "Kuarahy" est souvent bien plus proche de celui de "Sorceress" que de celui de "Blackwater Park" (‘The One’).

"Kuarahy" est donc un album bancal et finalement assez peu inspiré. Ça ne veut pas dire pour autant qu’il faille le bouder. Mais il doit être pris pour ce qu’il est, un album death metal sans grande personnalité, et non pas pour ce qu’il voudrait être, un album destiné aux nostalgiques de la première période d’Opeth. Parce que de ce point de vue, c’est raté.

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