NEWMAN: Ignition (A.O.R.) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Depuis une décennie, il était rare que Newman nous laisse plus d'un an sans un nouvel album à déguster. Au pire, deux années pouvaient séparer deux opus studio mais ils voyaient toujours une compilation ou une réédition se glisser entre eux. Autant dire que sans nouvelle offrande depuis le magnifique "Aerial" (2017), les amateurs commençaient à sentir pointer le début d'une inquiétude. Pourtant, Steve Newman était loin de rester inactif, occupé qu'il était à écrire pour d'autres (Toby Hitchcock, Cry Of Dawn…) ou à participer à de nouveaux projets (Compass). Au milieu de toutes ses activités, le Britannique a tout de même réussi à composer et enregistrer le douzième album studio de sa formation et "Ignition" débarque sur nos platines impatientes en cette année de confinement.

S'il ne va pas foncièrement révolutionner l'identité de Newman, cet opus n'en est pas moins une nouvelle preuve des capacités de son géniteur à explorer de nouvelles voies sans pour autant dénaturer son AOR musclé flirtant toujours avec les limites du hard mélodique. 'End Of The Road' scotche directement l'auditeur en ouverture avec son riff nerveux et presque agressif, ses guitares tranchantes et son solo hyper véloce, tout ça sans oublier un refrain accrocheur. A peine 'Chasing Midnight', plus traditionnel mais toujours énergique et mélodique, prend fin que le titre éponyme surprend à son tour. Les claviers prennent le pouvoir et une ritournelle électro très typée 80's font de ce titre une étonnante bouffée de fraîcheur aux accents du 'Get To You' du Dan Reed Network.

La suite se révélera plus classique pour la formation anglaise mais il ne sera pas possible de passer à côté d'un 'Worth Dying For' mariant parfaitement puissance et mélodie tout en y rajoutant des chœurs fédérateurs. Lancé par son refrain a cappella, 'To Go On Loving You' en devient envoûtant, quand 'Moving Target' n'est pas sans rappeler certaines compositions de Jim Peterik (Survivor, Pride Of Lions, etc…). Nous retiendrons également les claviers à la Asia sur un 'Life In The Underground' un peu plus sombre, l'approche très Foreigner du mélodique et dynamique 'Wild Child', et le mid-tempo ensoleillé 'The Island' avec ses bruitages de bords de mer et sa reverb accentuée sur les instruments. Toutes ces réjouissances prennent fin avec un 'Welcome To That Rush' reprenant les ingrédients de 'The End Of The Road' pour un résultat tout aussi imparable.

Sans surprise, Steve Newman n'a pas perdu la main et offre à nouveau un excellent album d'un AOR à la fois mélodique et musclé, le tout doté de refrains accrocheurs et marqué du sceau d'une identité désormais incontournable. Sans être le meilleur album de Newman, "Ignition" n'en est pas moins une démonstration supplémentaire du talent de son auteur pour offrir des compositions finement ciselées et à l'énergie contagieuse.

NEWMAN

IGNITION

AOR HEAVEN

A.O.R.