Pattern-Seeking Animals est sorti de nulle part il y a moins d’un an… enfin, pas vraiment de nulle part me direz-vous lorsque l’on jette un coup d’œil rapide au line-up composé exclusivement de membres et anciens membres du groupe de rock progressif Spock’s Beard. Sans même écouter l’album éponyme, l’on était déjà à peu près sûr d’y trouver du contenu de qualité, et cet espoir se confirme à l’écoute de l’album.
A peine dix mois après la sortie de leur premier effort, le super-groupe est déjà de retour avec un nouvel opus, "Prehensile Tales". En se penchant sur la set-list, on s’aperçoit que le format a quelque peu été modifié : 6 titres seulement, contre 10 sur le premier album. Avec une durée de 55 minutes cependant, pas de crainte à avoir, les progueux ont plus d’un tour dans leur sac, et quelques longs morceaux sont à prévoir.
En revanche, s’il y a quelque chose qui n’a pas changé par rapport au disque précédent, c’est bien la recette utilisée pour écrire les titres ! Comme l’a confié John Boegehold, producteur, créateur, compositeur et pianiste de la formation en interview pour Music Waves, le but dans ce groupe est de proposer des morceaux à la fois complexes et immédiats, à la fois élaborés et entêtants, mélangeant ses influences pop et progressives.
Dans ce registre-là, ‘Elegant Vampires’, dans une ambiance presque trip-hop pose les bases d’une chanson très mélodique et bien menée de bout en bout. Mieux encore, on ne pourra pas ne pas citer ‘Why Don’t We Run’, sûrement le titre le plus immédiat de l’album, avec son refrain hyper efficace.
Si le premier album avait un côté mélodique prédominant, voire symphonique par moment, cette dimension est d’autant plus creusée sur "Prehensile Tales". On retrouve notamment des interventions de trompettes sur musique espagnole (‘Why Don’t We Run’), de la flûte, (‘Here In My Autumn’), du violon (‘Soon But Not Today’) et encore d’autres instruments plus ou moins habituels, venant renforcer la richesse musicale de cet album.
Enfin, on y vient, la fin de cet album est vraiment de haut vol. ‘Lifeboat’ est un merveilleux titre de 17 minutes qu’il est difficile de détailler en profondeur. Malgré sa durée conséquente, toutes les parties s’enchaînent à la perfection et les accroches musicales sont très fréquentes, donnant une vraie cohérence à l’œuvre dans sa globalité. La fin du titre, plus en émotion et en retenue, n'est pas sans rappeler ‘Hey You’ de Pink Floyd. C’est simple, mais c’est beau, et très bien fait là encore. Le dernier titre, ‘Soon But Not Today’, n’est pas en reste. Avec 12 minutes au compteur, il révèle là aussi quelques passages de haut niveau, notamment l’introduction exquise au violon qui plante le décor. Tout du long, le titre est simplement excellent et la fin à la Beatles vraiment pertinente.
Dans un registre peut-être un peu moins immédiat que le premier album éponyme, contenant davantage de titres courts et percutants, cet album est une véritable réussite et plaira à tous les amateurs de rock. Que l’on aime le prog ou non, on ne peut contester la beauté et la richesse de ce "Prehensile Tales".