King Gizzard & The Lizard Wizard est une énigme. Alors que beaucoup de groupes sortent un album tous les trois ou quatre ans, le groupe australien s’inscrit dans un registre tout à fait différent avec en moyenne deux albums par an ! Une performance rare dans le milieu.
Après "Fishing For Fishies" paru en avril 2019, les originaires de Melbourne reviennent seulement quatre mois plus tard avec un nouvel opus, "Infest The Rats’ Nest". Si cette prolixité incroyable et jamais vue a l’avantage de ravir les fans, il faut admettre que celle-ci présente tout de même une certaine faiblesse. En effet, ce nouvel album n’est sûrement pas le plus inspiré du septuor.
Globalement, les neuf titres se déclinent autour d’un rock garage marqué d’une guitare électrique au son gras et bourré de fuzz, à laquelle s’ajoute un chant éraillé et où les sifflements d’amplis sont légion. La majorité des titres présentent la rythmique rapide du genre punk avec le son crasseux du rock garage. C’est le cas de ‘Organ Farmer’, ‘Venusian 1’, ‘Venusian 2’, ‘Self-immolate’ ou encore ‘Hell’ qui mélangent même cet aspect-là avec le thrash metal de Metallica où la ressemblance est parfois frappante.
Quelques titres semblent s’émanciper quelque peu de ce cahier des charges à l’instar de ‘Mars For The Rich’, seul morceau qui se démarque des autres, en termes de genre, donc, mais aussi d’écriture. Plus typé rock alternatif à la sauce des White Stripes avec un surplus d’énergie, cette chanson est certainement la plus intéressante, grâce à un bon refrain. On y retrouverait peut-être même un peu d'Alice Cooper sur le riff initial !
‘Superbug’, morceau le plus long de l’album avec presque 7 minutes au compteur, développe de nouvelles sections plus inattendues au vu du reste des ambiances habituellement proposées sur tout l’album. Ici, l’influence des Black Keys est notable, avec même une dose bluesy en fin de titre qui apporte un peu de fraîcheur.
"A part ça", me direz-vous ? Eh bien "pas grand-chose", vous répondrai-je. A moins de raffoler du fuzz des guitares qui a tendance à instaurer une certaine fatigue auditive au fil des morceaux. Ce garage punk/thrash, au même titre, n’est pas sans provoquer une forme de lassitude d’un titre à l’autre. Peut-être serait-il mieux pour le groupe de ne pas chercher à produire autant de contenu pour diversifier un peu leur recette qui semble avoir été rongée jusqu’à l’os.