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"Avec "Virus", Haken réussit sûrement son dosage le plus intelligent et le plus abouti entre ses influences djent et modernes récentes et celles plus nuancées des débuts."
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En plein confinement suite à la propagation du coronavirus, Haken a lâché une info explosive : celle de la sortie de son nouvel album en juin prochain, "Virus". Étrange coup du sort, d’autant plus lorsque l’on sait que ce titre était prévu depuis deux ans déjà par le groupe comme nous l’a confié Charlie Griffiths, guitariste de la formation, au micro de Music Waves ! Plus alléchant encore, "Virus" s’annonce comme la deuxième partie de "Vector", l’album qui était paru deux ans plus tôt.
Son prédécesseur était certainement l’album le plus heavy de la discographie des Britanniques, avec des morceaux immédiats, accrocheurs, plus courts qu’à l’accoutumée et avec des refrains forts (‘The Good Doctor’, ‘A Cell Divides’…). En dévoilant le très bon premier single de "Virus", ‘Prosthetic’, on aurait pu parier que ce nouvel opus marcherait dans les pas de son aîné, avec un titre assez porté vers le djent et avec des riffs de guitares très puissants, rappelant par ailleurs quelques sonorités chères à Dream Theater.
Pourtant, ce "Virus" apparaît bien plus diversifié que sa première partie, "Vector". Il n’y a qu’à en juger par le choix du deuxième single au titre étonnant, ‘Canary Yellow’, qui représente l’autre extrême du son de ce nouvel album puisque le titre tout en retenue s’inscrit plutôt dans une lignée atmosphérique à la ‘Red Giant’ sur "Affinity", et apparaît sous un versant moins technique où l’accent est mis sur l’émotion et la mélodie, confirmant par la même occasion la largeur et la richesse du panel de sons dans lequel Haken pioche tour à tour tout au long de l’album.
"Virus" est donc un disque qui respire, avec un certain équilibre. Le virage metal moderne opéré dernièrement se retrouve globalement tout au long du disque, mais cette fois-ci, la manière de procéder est différente. Dans ce registre, ‘Invasion’ trouve parfaitement sa place, avec toutefois un tempo plus lent qu’à l’accoutumée et une certaine réserve, qui en font l’un des titres les plus intéressants du disque. Dans le même genre ‘The Strain’ propose des couplets très épurés portés par la douce voix de Ross Jennings et des guitares relativement calmes et légères par rapport à ce que le groupe nous a proposé ces dernières années, et avec comme souvent, un beau refrain mélodique.
"Vector" avait ‘Veil’, "Virus" a ‘Messiah Complex’. Bien que Haken ait évolué stylistiquement d’album en album, la constante est que l’on retrouve toujours un morceau dit epic dans chaque nouveau disque. Celui-ci possède deux particularités toutefois. Pour la première fois, le titre est subdivisé en cinq pistes différentes, et surtout, ce morceau retrace la discographie du sextet en reprenant un grand nombre de références plus ou moins évidentes d’anciens titres du groupe (‘Host’, ‘The Puzzle Box’, ‘Crystallised, ‘The Cockroach King’, voire ‘Shapeshifter’). Et comme souvent, on pourra assez unanimement le qualifier de meilleur morceau de l’album.
Le titre commence par ‘Ivory Tower’ qui en soi aurait pu être un court single accrocheur, du long de ses 3’57 minutes, avec des couplets et un refrain tout bonnement excellents. C’est à partir de ‘A Glutton For Punishment’, la deuxième partie du morceau que celui-ci prend un envol différent et particulier. On y retrouve les sonorités super heavy de "Vector" avec une rythmique rapide et des guitares très complexes pour un résultat purement jouissif. Ici, Haken se permet tout, ose, propose les sections les plus débridées et les plus folles jamais écrites, tout comme sur les sections suivantes, ‘Marigold’ et ‘The Sect’, elles aussi fantastiques. Ici, la technicité atteint des sommets et les clins d’œil aux anciennes chansons du groupe sont légion. La cinquième et dernière partie, ‘Ectobius Rex’, enfonce le clou avec un final reprenant l’une des mélodies les plus intéressantes de ‘Prosthetic’. Un epic épique, donc !
Malgré toutes les qualités de ce disque énoncées précédemment, le feeling et la qualité d'écriture, ingrédients majeurs et incontournables dans les compositions des britanniques, semblent être aux abonnés absents ce coup-ci. La force de frappe d'un certain nombre de titres s'avère discutable. 'Carousel', malgré ses 10 minutes au compteur semble relativement loin des standards du genre pour Haken. 'Canary Yellow' propose certes une ambiance atmosphérique apaisante, mais les idées développées n'ont rien de transcendant, tout comme 'The Strain' qui, bien qu'agréable, laissera un goût d'inachevé en bouche.
Les Londoniens restent malgré tout parmi les leaders de la scène metal moderne progressif, et bien que l'album ne soit clairement pas le plus réussi de leur catalogue, sa diversité mérite que l'on s'y attarde. Enfin, avec "Virus", Haken réussit sûrement son dosage le plus intelligent et le plus abouti entre ses influences djent et modernes récentes et celles plus nuancées des débuts.
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/hakenofficial
LISTE DES PISTES:
01. Prosthetic - 5:58 02. Invasion - 6:42 03. Carousel - 10:29 04. The Strain - 5:23 05. Canary Yellow - 4:14 06. Messiah Complex i: Ivory Tower - 3:57 07. Messiah Complex ii: A Glutton for Punishment - 3:38 08. Messiah Complex iii: Marigold - 2:24 09. Messiah Complex iv: The Sect - 2:02 10. Messiah Complex v: Ectobius Rex - 4:57 11. Only Stars - 2:10
FORMATION:
Charles Griffiths : Guitares Conner Green: Basse Diego Tejeida : Claviers Ray Hearne : Batterie Richard Henshall: Guitares / Claviers Ross Jennings : Chant
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DERNIERE INTERVIEW
HAKEN (29 AVRIL 2020)
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Un an après avoir rencontré les Anglais, nous retrouvons le guitariste Charlie Griffiths à l'occasion de la sortie du nouvel album de Haken, "Virus"
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