Nouveau label (Napalm Records), mais surtout nouveaux membres. Jeffrey Hatrix et Tom Schmitz, respectivement chanteur et claviériste originels du groupe, sont les grands absents sur ce nouvel opus, "A Wonderful Life". Tommy Church à la guitare cède sa place à un autre Tommy, un Shaffner celui-ci, et Jackie LaPonza, qui assurait le chant féminin depuis quelques années en tournée, intègre le groupe pour de bon. Au moment d’écouter l’album, il est donc légitime de s’interroger sur le contenu de celui-ci.

En tout cas, cette "vie merveilleuse" ne démarre pas forcément avec les titres qui la mettront le plus en valeur : ‘A Requiem For Tomorrow’ manque parfois de cohérence tandis que ‘Madness Within’, dans une ambiance rappelant Marilyn Manson, a tendance à instaurer une fatigue auditive prématurée. Et ce n’est pas le premier single ‘Seen It All’, relativement fade, qui relève le niveau.

A cela, il faut ajouter la multiplicité des styles abordés. On retrouve bien sûr du metal industriel comme sur ‘Pulse’, ‘I Am the One’ et du metal alternatif (‘Another Ghost’, ‘The Flood’), mais aussi du nu metal (‘What A Shame’, ‘Sound Of Destruction’) et un côté gothique ou opéra sur ‘A Requiem For Tomorrow’ et sur ‘Confutatis’ notamment.

Beaucoup de genres abordés donc, qui s’ajoutent aux trois voix de l’album : Steve Rauckhorst pour le chant clean, Jason Popson pour le chant plus guttural et Jackie LaPonza au chant féminin. On retrouve donc un MushroomHead aux multiples personnalités parfois schizophréniques et à la dualité déroutante, à tel point que l’on se demande parfois si tous ces morceaux sont bien du même groupe.

Le côté positif, il faut le reconnaître, est que le groupe ne tombe pas dans le "mono-style", maladie ayant malheureusement contaminé un certain nombre de groupes. Le revers de la médaille est que cet album manque parfois de cohérence. Avec toutes ces voix et toutes ces ambiances, il sera difficile de rendre le contenu digeste et accrocheur.

On observe tout de même quelques titres réussis. ‘The Heresy’ offre une première satisfaction. La voix lead de Jackie LaPonza apporte une touche d’originalité et de fraîcheur et le titre restera en tête grâce à un refrain relativement bien écrit. Sortant des sentiers battus, ‘11th Hour’ propose des parties intéressantes et le progressif ‘Where The End Begins’, du long de ses sept minutes passées, propose un démarrage étonnamment calme avant une longue montée en puissance et un final figurant au rayon des temps forts du disque.

Avec 17 titres (si l’on inclut les 4 morceaux bonus) et 71 minutes au compteur, on est donc sur du gros calibre, rendant le contenu très dense. L’album aurait sûrement mérité d’être quelque peu élagué pour mettre ses temps forts en avant tout en écartant quelques titres moins intéressants, notamment certains morceaux bonus, qui bien que relégués au rang de bonus, n'en restent pas moins dispensables ('To The Front', 'Sound Of Destruction').